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Art Et Yoga

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Bienvenue sur Art et yoga, blog de Valérie Beck,  complémentaire  du site www.art-et-yoga.fr. Vous trouverez dans ces pages de quoi organiser vos séances, découvrir des techniques de yoga, trouver des renseignements sur nos cours par correspondance, et de nombreux autres articles. Diplômée en yoga, yoga nidra, yoga thérapeutique, je suis des études de sanskrit. Pourquoi art et yoga? Parce qu'en parallèle je suis musicienne et danseuse. En Inde, les arts et le yoga permettent d'atteindre Moksha, but ultime de l'art et du yoga!

 

 

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 09:32
Qu'est-ce que le pranayama? Comprendre son rôle dans le yoga.

 

 L’individu est composé de plusieurs  koshas कोश qu’on traduit par corps pour plus de facilité.  Les trois principaux sur lesquels on «  travaille » en yoga et qui sont imbriqués sont les corps    physique, énergétique et mental. Le  pranayama est le lien entre les différentes structures ou corps. Etymologiquement, le mot pranayama प्राणायाम avec des A longs se décompose en Prana, प्राण principe vital par essence, que l’on trouve dans absolument tout, y compris les végétaux, et Yama याम terme qui désigne le contrôle ou le refrènement, la maîtrise.  Le pranayama consiste en la maîtrise du souffle pour faire passer celui-ci du plan grossier, l’air qu’on respire sans y penser, à l’activation d’un souffle plus subtil gorgé de prana, principe énergétique vital, jusqu’à ce que le souffle lui-même se suspende et s’arrête ?  Impossible direz-vous ? Non pas.

Cette suspension de souffle maîtrisée se produit si le corps  devenu comme de pierre, comme une jarre, a disparu, si le mental ne produit plus de pensée, quelque chose à l’intérieur s’est ouvert, le vide est là.

Comme les trois structures sont intimement liées, si l’on agit sur l’une on agit sur l’autre : et les yogis sont des gens pratiques : il est plus facile de travail le souffle que le reste.

 

  Mais commençons par le début

On  sait bien que tant qu’on est en vie tant qu’on respire, c’est la base même de la vie. Suivant l’état émotionnel, le souffle n’est pas le même. A chaque attitude physique correspond un souffle  (si on court, si on dort, si on est au repos, le souffle change). Si vous êtes très concentré sur une tache, votre souffle peut naturellement se suspendre de lui-même quelques instants ou bien se ralentir. Le souffle est puissamment en relation avec les processus mentaux qui tout au long de la journée fluctuent énormément, ce qui entraine également des fluctuations au niveau des énergies qui parcourent les autres corps.

L’expression en «  avoir le souffle coupé » montre bien qu’un choc émotionnel violent a une incidence puissante sur le souffle, et c’est vrai pour absolument tout ce qui se passe ; bien sûr à des degrés différents, parfois imperceptibles, qui passent inaperçus, mais les énergies se mettent à circuler moins bien, et le souffle se bloque peu à peu. Comme les trois corps sont en étroite relation  grâce aux cakras et aux adharas, ce qui arrive à l’un se transmet aux deux autres et c’est vrai dans les deux sens. Les trois corps échangent en permanence des informations.  Si le prana est activité, si le souffle énergétique est actif, alors le mental est stable.

Ce souffle grossier comporte une part de souffle énergétique, de prana, et si celui-ci est activité consciemment, cela permet d’emplir la structure énergétique qui s’étend environ deux mètres autour l’individu de ses propres énergies. Ainsi,  les énergies extérieures  ne viendront plus la parasiter.  Ce peut être des gens, des lieux, des pensées…

Le premier rôle du pranayama est donc dans un premier temps de remplir la structure énergétique, de la purifier, de défaire les nœuds et les blocages au fur et à mesure des trois corps.

C’est la raison pour laquelle le hatha yoga insiste sur un premier pranayama d’une importance extrême, nadishodana, नदी  +शोधन  ( rivière- purification) qui purifie les nadis lunaires et solaires de la structure énergétique qui réactivent sans cesse la dualité de l’être humain.

 

  Le deuxième point capital du pranayama est la stabilité du mental. Je présente souvent l’espace mental    comme le Cérébro du professeur Xavier : il faut imaginer un réservoir commun aux 7 milliards d’individus sur Terre tous influencés par les mêmes choses véhiculées par l’éducation, la culture,  les médias, les modes de pensées, et les  quelques 2 milliards d’années de présence de l’homme sur celle-ci. Cet espace mental est régi par le temps, et celui-ci est calé sur la seconde  qui conditionne la structure du temps.

Grâce au pranayama, il est possible de s’extraire  du mental collectif   en d’harmonisant son propre souffle sur le souffle cosmique, le Svara,  स्वर  l’individu découvre son propre rythme. Si le mental  ne vibre plus par rapport à cette mesure qu’est la seconde, il ne vibre plus comme le mental collectif et l’individu trouve sa propre liberté intérieure en  même temps, qu’une grande  stabilité   mentale, car il n’est plus soumis aux fluctuations générées par les émotions qui influent sur le souffle physiologique grossier.

Le pranayama ramène aussi à l’intérieur de soi et   l’individu réalise alors que c’est lui qui donne son sens au monde et non pas le monde qui façonne sa pensée,  car si son mental n’est plus soumis aux dictats du collectifs, il comprendra vite que le monde est chargé des contenus qu’il projette sur lui. Les neurosciences en sont arrivées à la même conclusion assez récemment.

Au début, quand on travaille le pranayama, il  contient 80 pour cent d’air, puis au fil du travail et des ans, le souffle se subtilise et active peu à peu le souffle subtil, le prana.. Cela assure une meilleure stabilité à tous points de vu

 

Enfin, comme pour l’eau sur la terre, qui circule en boucle depuis des millions d’années, l’air est bien toujours le même et a déjà été respiré des milliers de fois ; cela veut dire que des millions de créatures ont déjà respiré cet air avant nous, qu’il est chargé de leurs énergies, de leurs mémoires.  Éveiller son souffle subtil, c’est s’extraire du collectif qui, mémorisé d’une certaine façon dans cet air,  impose, à travers lui,  une façon d’être, de penser, de réagir. Cela permet donc de se couper de façons d’être, de penser, d’agir collectives, sans même que l’individu n’ait la capacité de s’en rendre compte ; peu à peu, il investit pleinement tout son être, sans plus que l’extérieur ne vienne lui imposer ce qu’il doit penser, aimer, regarder, acheter, etc..

Si vous avez des doutes, sachez que des tests récents ont été faits dans des salles de cinéma qui diffusaient un certain type de film et qu’il a été constaté que l’air respiré non seulement se chargeait des émotions des spectateurs, mais qu’en plus cela avait une influence sur l’ensemble des personnes de  la même salle ; c'est-à-dire si un spectateur très sensible regarde un film d’horreur et est terrifié, par son souffle, il contaminera en quelque sorte ses voisins. 

 

L’extérieur désigne non seulement les individus, mais aussi les lieux, le temps qu’il fait, tout ce qui peut influencer de l’extérieur un être humain. Car tout a une interaction avec le souffle qui lui-même modifie et influence les corps physiques et mentaux.

 

 En résumé, si le souffle est instable, ou si vous préférez irrégulier, il est difficile de garder une stabilité intérieure; si l’être humain était un navire, le souffle serait la mer,  et vous voyez donc ce qui se passe si la mer change sans cesse ; sauf si le capitaine sait parfaitement diriger son bateau. D’où l’un des rôles du pranayama : par les techniques de yoga, le souffle énergétique est éveillé, ce qui stabilise le souffle tout court ; ainsi tout l’individu qui acquiert cette stabilité. L’individu gagne en harmonie.

 

Vous pouvez d’ailleurs vous amuser à observer dans la journée l’état de votre souffle et votre état intérieur personnel. Pensez aussi régulièrement à ramener un souffle calme, ample et lent, par exemple, s’il est un peu haché et rapide plusieurs fois dans la journée sur une minute ou deux ; mais c’est le travail régulier du pranayama qui assurera vraiment cette stabilité.

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29 avril 2022 5 29 /04 /avril /2022 07:34

Les souffles – le Pranayama

 

 

 

Dans les écoles de Natha-yoga, le souffle appelé pranayama a une part plus qu’importante : elle est essentielle !

Non seulement le souffle est  chargé d’effectuer le travail de purification dans les postures et les Mudras, mais surtout, il doit se subtiliser peu à peu jusqu’à devenir non-souffle c'est-à-dire pure énergie. Mais avant d’entamer ce travail d’alchimiste, il  faut commencer par le débloquer !

Nous voyons donc aujourd’hui l’allongement du souffle  afin de débloquer la respiration et redonner toute  sa place à l’expiration. La vidéo vous explique tout puis vous propose un petit exercice sur 5 minutes que vous ferez dans l’assise de votre choix ( voir les vidéos qui vous expliquent quelles assises vous pouvez prendre.)

Lorsque l’on travaille sur son allongement, on choisit un rythme qui est :

- 1 temps pour inspirer

- 2 temps pour expirer

- petite pause entre chaque inspiration et expiration.

 

Le mot «  temps » correspond grosso modo au mot sanskrit «  Matra » qui signifie mesure, valeur. Un Matra n’est pas  une seconde, et il est très fortement déconseillé pour compter de se caler sur le tic-tac d’une horloge. Nous verrons plus tard pourquoi.

Il faut que ce Matra vous soit propre, personnel, qu’il monte de vos profondeurs.

Les textes traditionnels disent qu’un Matra c’est le temps pour chacun que fait l’index à faire le tour du genou + un claquement de doigt.

Prenez le temps d’essayer cette petite technique pour avoir une idée, mais tôt ou tard, vous allez sentir intérieurement ce Matra.

 

Ainsi, si dans une technique, il faut tenir 1 temps d’inspir et 2 d’expir, cela nous donne par exemple :   3 Matra pour inspirer  / 6 Matra  pour expirer

Comme un Matra dure grosso modo entre  1,3 seconde ou 1,8 seconde, suivant les individus, cela nous donne la valeur pour notre exemple  d’un cycle sur 11 ou 17 secondes environ  au lieu de 9 ; Cette petite différence est importante, gardez le à l’esprit.

 

Ce travail d’allongement  avec l’expiration plus longue  du double que l’inspiration va redonner de l’amplitude à votre souffle. Commencez modeste, 2 temps d’inspiration 4 d’expiration avec des petites pauses, entre chaque, qui sont comme les flux et reflux des vagues, avec leur suspension si particulière, puis progressivement passer à 3 – 6, 4 – 8 et peut-être ensuite 5 – 10 puis 6 – 12.

 

Ce souffle, en débloquant le diaphragme, en permettant au souffle de descendre dans le bas des poumons, au ventre de se rétracter sur l’expiration, et à l’Ujjayin, frottement de l’air dans la gorge pour éveiller le vayu uddana, de se mettre en place, apporte beaucoup de paix, de recul, de tranquillité.

C’est le prélude à un vrai travail de pranayama que nous verrons ensemble peu à peu !

 

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24 avril 2022 7 24 /04 /avril /2022 07:33

Nadishodana

Pranayama  pour purifier les nadis Ida et Pingala

 

Nadi नदी  (canal, rivière,) Shodana शोधन  (fait de purifier)  est une pratique de purification des nadis pour que le prana, l’énergie vitale, circule bien dans la structure énergétique et le corps physique.

 Ce pranayama se fait sur les deux nadis Ida (lunaire) et Pingala (solaire). Les purifier permet au prana de circuler librement dans toute la structure énergétique qui communique avec le corps physique grâce aux cakras et aux adharas.

Nous le voyons aujourd’hui en technique de base.  

Tout d’abord, vous prendrez une assise confortable, dans laquelle le dos est droit mais sans tensions : Vous pouvez prendre le diamant, assis sur vos talons, ou toute autre posture assise qui vous convienne. La main qui ne travaille pas est posée en chin ou jnana mudra.

Pour l’autre main, l’index et le majeur sont posés légèrement sur le front tandis que l’annulaire et le pouce se posent sur les narines qui seront bouchées  à tour de rôle pendant la pratique. Les yeux sont fermés et convergent si possible vers le point où sont posés les doigts.  Si c’est trop difficile, maintenez pour l’instant le regard à l’horizontal, mais veillez à immobiliser le regard. Vous penserez à serrer la base (Mulabandha) dès le début et à y revenir régulièrement pendant la pratique. Forcément, au début, vous allez oublier, mais revenez y régulièrement.

La technique de base va consister dans l'enchaînement suivant :

1 - Expirer par les deux narines
2 - Boucher la narine droite, et inspirer à gauche, petite pause à plein
3  - Boucher à gauche, déboucher à droite et expirer à droite le double de temps, petite pause à vide
5 -  Inspirer à droite  en gardant la narine gauche bouchée, petite pause
6  - Boucher à droite et déboucher à gauche en expirant par cette narine le double de temps en gardant bouchée la droite

Cela fait un cycle.

Durée : au début 3 minutes pour commencer et pour régler. Passer ensuite à 5 minutes. Puis progressivement, allonger la pratique en rajoutant un cycle après l’autre.

 

Veiller à :

  • rester concentré,
  • le dos droit,
  • parfaitement immobile.
  • Le souffle peut frotter dans la gorge en ujjayin pour stimuler le vayu uddana. ( Je développerai cela dans un autre article.)

 

But : le but premier est faire circuler le prana pour harmoniser la structure énergétique – pranamayakosha – et le corps physique - annamayakosha. Les deux communiquent au moyen de cakras ou d’Adharas qui sont un peu comme des échangeurs d’autoroutes.

Quand faire cette technique ?

Vous pouvez la  faire à peu près n’importe quand, même en dehors de votre pratique. Il est même recommandé quand on commence le yoga de la faire plusieurs fois par jour. 

  

 

 

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16 janvier 2021 6 16 /01 /janvier /2021 13:35

 Le pranayama est l'un des principaux "outils" du yoga toutes écoles confondues. Trois volets pour en parler.

Aujourd'hui, quelques mots d'explications sur son rôle dans la purification de la structure énergétique et son incidence sur les deux autres corps, mental et physiologique.

Prana est le principe vital par excellence. Il est synonyme de vie " Pranadhiko tvam me" tu m'es plus cher que la vie, dit un poème sanskrit.

Yama est la maîtrise.

Il s'agit donc de maîtriser le souffle : mais dans quel but?

Voici le premier expliqué dans la vidéo ci-dessous.

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14 juillet 2019 7 14 /07 /juillet /2019 09:51
Pranayama et liberté - 2ème partie : dénouer les liens du karma

Le karma : une relation de cause à effet ?

 

 

 Par ailleurs la philosophie tantrique, comme celles d’autres   traditions asiatiques tel le Japon, l’Inde, Jaïns, bouddhistes, etc… base la vie de l’individu sur le principe de réincarnation et de karma, c'est-à-dire le fait de revenir plusieurs fois et de subir les effets de sa vie précédente.

 

Dans ces traditions se posent toujours les questions de la raison de l’incarnation de l’individu, de son devenir et de la finalité de cette incarnation. Tout cela, d’après ces traditions,  est plus ou moins équivalent à chacun.

 

Ces traditions expliquent que le karma a une relation  de cause à effet : si l’individu fait telle chose,  cela produit telle chose qui créée un conditionnement. Dans les traditions populaires, cela devient même quelque chose qu’on va subir : on fait du mal dans une vie, dans la prochaine on le subira à son tour. Ce un fonctionnement simpliste est sans doute inexact ; mais ce qui sûr c’est que l’individu est soumis à un conditionnement de par une mémoire : quelle soit purement «  karmique » si on y croit, ou génétique, car là encore, les sciences expliquent comment les mémoires générationnelles sont transmises via la génétique et comment quelque chose de non résolu en amont pour être «  légué » à ses descendants qui en héritent. 

 

Le pranayama, ce grand alchimiste

 

Cependant, la tradition tantrique explique qu’il est possible de changer ces conditionnements grâce au souffle. Toujours lui.

Avec le pranayama, l’individu apprend à purifier ses énergies, et à rendre ses trois corps plus imperméables aux influences  extérieures : c’est là qu’est sa part de liberté. Et une fois encore, c’est le souffle qui va lui permettre d’acquérir cela. En purifiant ses trois corps, et en évacuant ce qui ne lui appartient pas, en déconditionnant ce qui lui a été imposé par son éducation, sa famille, les valeurs de son pays, etc… il devient plus conscient, plus lumineux, il est plus a même de faire des choix ; la dualité le tiraille moins, les émotions ne le dirigent plus.

 

Ainsi une même cause, sur deux individus dont l’un a une conscience claire, et l’autre est encore dans les brumes de son être, ne vivront pas un même évènement de la même façon ; l’un aura le choix, l’autre se soumettra plus au hasard, n’étant pas à même d’avoir accès à la part la plus profonde et authentique de lui-même.

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8 juillet 2019 1 08 /07 /juillet /2019 08:27
Pranayama et liberté : les processus alchimiques du souffle, clé de toute transformation

Première partie

 

Le souffle est puissamment en relation avec les processus mentaux qui tout au long de la journée fluctuent énormément, ce qui entraine également des fluctuations au niveau des énergies qui parcourent les autres corps.

L’expression en «  avoir le souffle coupé » montre bien qu’un choc émotionnel violent a une incidence puissante sur le souffle, et c’est vrai pour absolument tout ce qui se passe ; bien sûr à des degrés différents, parfois imperceptibles, vous ne vous en rendez pas compte, mais les énergies se mettent à circuler moins bien, et le souffle se bloque peu à peu. N’oubliez pas que les trois corps sont en étroite relation  grâce aux adharas et ce qui arrive à l’un se transmet aux deux autres et c’est vrai dans les deux sens. Les trois corps échangent en permanence des informations. Il s'agit des corps physique, énergétique et mental. Je prenais un exemple un peu extrême, mais la plupart du temps, on ne remarque pas les fluctuations du souffle, s’il accélère, se coupe, ou même se bloque tant l'être humain est happé par son mental, ce qui est d'autant plus vrai avec cette cohorte de gens rivés à leurs portables...

.

Les techniques de pranayama permettent de mettre en place ce qu’on appelle le souffle énergétique qui n’est plus un souffle purement physiologique : en clair, a n’a plus besoin d’inspirer autant d’oxygène, le relai est pris par l’énergie de la structure énergétique : ce qui veut dire qu’avec de la pratique, le souffle devient très stable : s’il est stable, le mental l’est aussi et devient en quelque sorte imperméable  aux différentes fluctuations de la journée - car tout influence le souffle y compris les stimuli sensoriels, qu’ils soient auditifs, visuels, ou autres-  mais avec ces techniques de souffle, celui-ci devenant plus subtil, plus énergétique, assure une vraie stabilité de l’être tout entier.

 

En outre, comme pour l’eau sur la terre, qui circule en boucle depuis des millions d’années, l’air est bien toujours le même et a déjà été respiré des milliers de fois ; cela veut dire que des millions de créatures ont déjà respiré cet air avant nous, qu’il est chargé de leurs énergies, de leurs mémoires.  Éveiller son souffle subtil, c’est s’extraire du collectif qui, mémorisé d’une certaine façon dans cet air,  impose, à travers lui,  une façon d’être, de penser, de réagir. Cela permet donc de se couper de façons d’être, de penser, d’agir collectives, sans même que l’individu n’ait la capacité de s’en rendre compte ; peu à peu, il investit pleinement tout son être, sans plus que l’extérieur ne vienne lui imposer ce qu’il doit penser, aimer, regarder, acheter, etc..

Si vous avez des doutes, sachez que des tests récents ont été faits dans des salles de cinéma qui diffusaient un certain type de film et qu’il a été constaté que l’air respiré non seulement se chargeait des émotions des spectateurs, mais qu’en plus cela avait une influence sur l’ensemble des personnes de  la même salle ; c'est-à-dire si un spectateur très sensible regarde un film d’horreur et est terrifié, par son souffle, il contaminera en quelque sorte ses voisins. 

 

L’extérieur désigne non seulement les individus, mais aussi les lieux, le temps qu’il fait, tout ce qui peut influencer de l’extérieur un être humain. Car tout a une interaction avec le souffle qui lui-même modifie et influence les corps physiques et mentaux.

 

 En résumé, si le souffle est instable, ou si vous préférez irrégulier, il est difficile de garder une stabilité intérieure; si l’être humain était un navire, le souffle serait la mer,  et vous voyez donc ce qui se passe si la mer change sans cesse ; sauf si le capitaine sait parfaitement diriger son bateau. D’où l’un des rôles du pranayama : par les techniques de yoga, le souffle énergétique est éveillé, ce qui stabilise le souffle tout court ; ainsi tout l’individu qui acquiert cette stabilité. L’individu gagne en harmonie.

 

Vous pouvez d’ailleurs vous amuser à observer dans la journée l’état de votre souffle et votre état intérieur personnel. Pensez aussi régulièrement à ramener un souffle calme, ample et lent, par exemple, s’il est un peu haché et rapide plusieurs fois dans la journée sur une minute ou deux ; mais c’est le travail régulier du pranayama qui assurera vraiment cette stabilité.

 

 

Suite de l'article à venir

 

 

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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 11:13

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Svara et Prana

 

 

La philosophie indienne conçoit un grand souffle vital cosmique à l’œuvre dans l’être humain qu’on appelle le Svara ; c’est le souffle cosmique qui actuellement extend l’univers un peu comme une immense inspiration, avant que tout ne revienne à son point d’origine. Certains astro-physiciens qui se sont penchés sur les philosophies orientales l’ont comparé à la théorie du bing bang et à cette force qui fait que l’univers est actuellement en extension, alors qu’il était à l’origine contracté sur lui-même à l’extrême pour autant qu’on puisse se «  représenter » cette contraction.

 

Le Prana est ce même souffle mais à une échelle plus petite ; c’est ce qui anime Mana maya Kosha, le corps énergétique étroitement imbriqué au  corps matériel.  C’est le Prana qui  anime tout ce qui est vivant, y compris le monde minéral. Il s'en va lorsque l'on meurt laissant la matière " inerte".

 

Ainsi, à travers le prana-yama, il est possible de se relier à ce souffle cosmique qui vit en chacun de nous. Toutes  les techniques de yoga servent à l’éveiller d’une façon ou d’une autre. Il purifie complètement les pensées, le mental, et les fils qui nous maintiennent fortement lié à notre destinée, à travers notamment les granti. Le purifier permet de défaire les liens et ouvre la porte de la liberté. 

Quand on travaille sur le prana, on trouve un rythme qui est en accord avec un rythme universel ; cela permet de passer à un rythme impersonnel : on devient en quelque sorte plus grand que son petit moi ; on réalise le côté magique, sacré, de son être ; car on peut tout à coup créer un lien avec l’univers.

Grâce au  prana   qui nous anime, on se relie au grand Svara universel.

C’est un des éléments qui permet de trouver non seulement la liberté, mais aussi l’harmonie. En se reliant à un tout bien plus vaste que soi, on trouve sa place, comme une pièce de puzzle, infime certes,  mais indispensable dans une mosaïque infinie.  

 

 

 

Lire aussi : pranayama, 1ère leçon  

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 17:50

Dans les écoles de Natha-yoga, le souffle appelé pranayama a une part importante. C’est lui qui est chargé d’effectuer le travail de purification dans les postures et les Mudras. Mais pour qu’il puisse faire ce travail en profondeur, il va falloir apprendre à le maîtriser. Il a d'autres visées que nous verrons plus tard.

 

Le yoga propose donc une grande variété de souffles qui ont tous des buts différents et que l’on emploie suivant les techniques ou le résultat que l’on veut obtenir.

 

Dans notre première année de cours, nous verrons des souffles faciles, et garderons surtout à l’esprit qu’il faut réussir à allonger le souffle et à le débloquer avant de se lancer dans un travail plus avancé.  Allonger le souffle est à la portée de tout le monde et facile à intégrer dans toutes les techniques de yoga. Le faire progressivement, régulièrement pendant un assez long moment,  peu amener peu à peu à une respiration par minute...

 

1)     L’allongement du souffle :

 

 

Ø      Son but : débloquer la respiration, redonner sa place à l’expiration

 

Lorsque l’on travaille sur son allongement, on choisit un rythme qui est :

- 1 temps pour inspirer

- 2 temps pour expirer

 

Le mot «  temps » correspond grosso modo au mot sanskrit «  Matra » qui signifie mesure, valeur.

Un Matra n’est pas  une seconde, et il est très fortement déconseillé pour compter de se caler sur le tic-tac d’une horloge. Nous verrons plus tard pourquoi.

Il faut que ce Matra vous soit propre, personnel, qu’il monte de vos profondeurs.

 

Les textes traditionnels disent qu’un Matra c’est le temps pour chacun que fait l’index à faire le tour du genou + un claquement de doigt.

Prenez le temps d’essayer cette petite technique pour avoir une idée, mais tôt ou tard, vous allez sentir intérieurement ce Matra.

 

Ainsi, si dans une technique, il faut tenir 1 temps d’inspir et 2 d’expir, cela nous donne par exemple :   3 Matra pour inspirer  / 6  Matra  pour expirer

Comme un Matra dure grosso modo entre  1,3 seconde ou 1,8 seconde, suivant les individus, cela nous donne la valeur pour notre exemple  d’un cycle sur 11 ou 17 secondes environ  au lieu de 9 ; Cette petite différence est importante, gardez le à l’esprit.

 

Ce travail d’allongement  avec l’expiration plus longue que l’inspiration est celui que vous garderez pour toutes les techniques si vous n’arrivez pas à installer les deux autres souffles que nous allons commencer à travailler dès cette série et qui sont le Samavritti pranayama et le Visamavritti pranayama

 

Vous pouvez vous entraîner allongé pour commencer, puis faire cet allongement de souffle peu à peu dans toutes vos techniques.

 

 

 

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