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Bienvenue sur Ondes et vibrations, Diplômée en yoga, yoga nidra, yoga thérapeutique, je suis des études de sanskrit. Je propose ici de partager mes connaissances du yoga à travers des articles ou des vidéos de pratique, postées sur ma chaîne youtube.
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Vous trouverez tout ce qui est utile pour construire votre propre séance de yoga sur ma chaîne youtube.
Parmi les postures expliquées et guidées :
Que vous pouvez faire suivre d'un mudra : hasta dristhi
Que vous pouvez faire suivre d'un souffle : nadishodana
Que vous pouvez faire suivre d'une concentration : Concentration sur le souffle
Dans la vidéo, j'explique les raisons pour lesquelles on procède ainsi dans les écoles de yoga dont j'enseigne la pratique et la philosophie. Ma chaîne va s'enrichir d'autres techniques dans les semaines à venir!
Vous avez aussi des explications pour prendre une assise pour le yoga, sur le mulabandha, les dristhis, des conseils pour s'assouplir, etc, alors n'hésitez pas : utilisez le moteur de recherche du blog et bonne pratique!
J'ai déjà consacré une première vidéo pour l'assouplissement des hanches.
En voici une deuxième, avec des exercices que je fais avec vous! Résultats garantis si vous la faites régulièrement!
Très utile pour pouvoir prendre le lotus, ou bien pour l'ouverture des hanches si vous faites de la danse classique occidentale ou indienne.
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L’un des grands objectifs du yoga est d’immobiliser le corps afin que le mental et le souffle s’unissent et qu'une autre dimension surgisse. Ainsi, les gestes des mains appelés Mudra aident à trouver cette unité car les mains sont la terminaison du mental. Les immobiliser permet au mental de faire de même. Si le mental se pose, le souffle qui réactualise sans cesse les contenus du mental, se pose et le mental s'apaise.
Mudra qui signifie joindre, sceller est un terme utilisé pour désigner non seulement les gestes des mains mais toutes les techniques dans lesquels on cherche une unité complète. Les grands mudras opèrent des processus de transformation profonde quand ils sont fait longtemps et régulièrement.
Voici donc présenté succinctement quelques mudra simples mais amplement suffisants pour une pratique de yoga.
Les Mudras :
En danse indienne, les mudras désignent toute une gestuelle que la danseuse prend en dansant. Les deux dernières phalanges sont peintes en rouge (Shakti) et bien que la danseuse soit en mouvement, ces mudras scellent le regard du spectateur.
D'autres articles à venir pour détailler tout cela.
Om ou Aum ????
ॐ ou औम् ????
j'ai pu écrire cet article grâce à ce convertisseur d'écriture latine en devanagari et Xavier Negre. ( Cliquer sur le lien).
Aujourd'hui, je vous propose quelques mots d'explications sur l'écriture de ce bija-mantra célèbrissime ainsi que sur le processus qui a fait que l'on est passé d'un Om simple à un AOM, avec o doublé ; j'explique aussi pourquoi l'on a graphiquement une écriture très particulière. La symbolique de ce bija-mantra sera expliqué dans un autre article.
Om réunit toute l'essence de l'univers, de sa création à son déploiement, parce que les sons, les vibrations, (spanda - स्पन्द् ) y jouent un rôle fondamental et que pour la philosophie indienne, les lettres de l'alphabet contiennent toute l'énergie et l'essence même de cette création.
En sanskrit, le M est nasalisé en fin de syllabe ; il peut s’écrire म् c'est-à-dire la lettre म Ma, moins le a qui est symbolisé par ् un petit trait vers le bas qui « supprime » la sonorité A, il ne reste que le son M fortement nasalisé, c'est-à-dire qu’on utilise les résonateurs au niveau du nez. D’ailleurs, le sanskrit est très musical et utilise de nombreux résonateurs du visage (palais, gorge, lèvres, nez, dent) comme on utiliserait différents modes de jeu sur un instrument de musique.
Cette consone nasalisée s’écrit par un point si un mot ou syllabe suit celui-ci. ं
Exemple Ram : qui est la voyelle sanskrite ra + le M nasalisé
रम् s’écrira रं ram si un mot ou syllabe le suit.
Tout cela pour comprendre la transformation du AUM
Le son O comme dans rose, s’écrit ओ
Pour avoir le son Om il faut donc lui rajouter un m nasalisé soit ओ + म्
Ce qui donne ओम्
Mais il semblerait qu’au fil du temps le O de ce bija qui represente rien moins que la totalité de l’univers ait été déployé en diphtongue, c'est-à-dire un son « AO ». En français nous n’avons guère de diphtongue sauf dans le cas de maïs par exemple. Là, ça sonne comme le mot Tao
En écriture devanâgari, on rajoute une petite barre en l’air sur le mot, qui ressemble à une sorte d’apostrophe pour obtenir cette diphtongue : े son simple devient ै
Notre O ओ devient औ A-O qu’en translittération on écrit AU
Notre OM devient donc AUM ; voici le processus d’écriture qui donne le fameux ॐ
Au : औ
+ M : म्
= AUM : औम्
Le म् est supprimé et remplacer par le point ं ( anusvara) औं
On simplifie l’écriture de la diphtongue + l’anusvara ौ en ँ
En ajoutant le deuxième petit trait du AO sur le côté
Ce qui donne अँ Il ne reste qu’une étape, la barre verticale s’incurve ; on obtient alors
ॐ
C'est-à-dire le son a-o-m qui est le déploiement du Om d’origine. Il semblerait que ce Om d’origine ait été allongé en diphtongue au fil du temps, au cours des récitations de ce mantra.
Ces mantras sont de l’énergie sonore pure qui agit directement sur les trois corps, puisque en eux sont contenus l’essence même de tout l’univers.
Dans un 4ème article, nous parlerons de la symbolique de chaque phonème A U M
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Ganesha écrivant le Mahabharata sous la dictée du sage Vyasa - photo du film de P Brook
Cet article est le 3ème d'une série d'articles consacrés aux correspondances entre phonème, bija, et univers.
Aujourd’hui, quelques mots sur Rudra, un dieu très ancien qu’on utilise beaucoup en yoga thérapeutique, soit pour conserver la santé, soit pour la restaurer si une maladie survient. On comprendra mieux à la lecture de cet article pourquoi, dans la tradition tantrique, ce dieu est dévolu à la santé. Bien sûr, on ne « croit » pas aux dieux, dans ces pratiques de yoga, mais c’est ici toute la symbolique qui est utilisée, car les trois « koshas » en yoga sont parcourus par des courants d’énergie qu’on peut harmoniser.
Il semblerait que Rudra soit une forme très ancienne de Shiva qui au fil du temps va complètement le « digérer » au point de le faire disparaître. Pourtant, c’est bien lui qui opère dans les protocoles de yoga thérapeutique. Cela se passe sur un plan symbolique dans lequel l’imagination a une très grande place.
L’étymologie du nom est compliquée car la racine sanskrite est très incertaine qui va de « rud » à « raud » en passant par « rukh », signifiant tour à tour pleurer, hurler, ou rouge, brillant. Ce dieu est fréquemment mentionné dans le rig veda, l’un des quatre grands vedas, texte « fondateur » révélé par la Sruti, c'est-à-dire par l’audition, environ 1500 ans avant notre ère. Ainsi, Rudra signifierait le « hurlant », le « terrifiant », le « rugissant » ce qui s’explique aisément car ce dieu est craint des rishis (sages) eux-mêmes.
Mais il y a une foule d’autres explications étymologiques ; je ne vous ai donné que les plus courantes, c’est dire que Rudra ne se laisse pas si facilement définir !
Comme pour les épithètes homériques qui accompagnent les dieux grecs tels que « Athéna aux yeux de chouette » ou « l’aurore aux doigts de rose », Rudra en possède lui aussi de très nombreux ; en voici quelques uns commentés :
Quant à ses mille yeux, ceux-ci sont terrifiants car ils peuvent foudroyer sur place quiconque le défie. On retrouvera cette particularité plus tard dans le 3ème œil de Shiva qui peut même anéantir l’univers.
Rudra est associé au feu et il semblerait qu’il ait fini par éclipser Agni lui-même, l’ancien dieu du feu, ce qui va avec l'étymologie qui signifierait rouge ou brillant.
Comme ce dieu est terrifiant, qui apporte la maladie mais aussi la guérison, et que de plus, il est un dieu indomptable, très vite on a tenté de l’adoucir en le désignant parfois comme « Shiva » qui signifie de bonne augure. C'est pourquoi dans le Rig Veda, on trouve Shiva pour désigner Rudra lui-même. On dit de Rudra qu’il a le pouvoir d’apporter la maladie mais aussi de guérir. En lui sont donc la maladie et son remède.
Rudra associé au mot œil aksha donne Rudraksha, c'est-à-dire : œil de rudra. Ce terme désigne une graine de pin de l’Himalaya, dont on fait les rosaires. Utilisés seuls, ces rudraksha ont la réputation d’être bénéfiques et on les utilise beaucoup en yoga thérapeutique.
Rudra joue d’ailleurs un rôle essentiel en yoga thérapeutique ; c’est l’homme-médecin qui réside dans Manipura, le cakra du feu, centre qui permet de conserver santé et vitalité en diffusant une énergie purifée à la structure énergétique. Si la maladie survient, on va activer ses propres processus de guérison via Rudra qu’on représente ni vieux-ni jeune, couvert de cendre, avec trois yeux rouges, comme des braises, car celui-ci donne la force de se guérir soi-même. C’est la toute la symbolique de yoga thérapeutique qui explique qu’on porte en soi ses propres remèdes. Bien sûr, les protocoles thérapeutiques ne se font pas d’un coup de baguette magique… et bien sûr, tout ceci est à comprendre sur le plan « énergétique », « symbolique ».
Au fur et à mesure que Rudra a décliné dans le panthéon indien, Shiva a intégré la plupart des pouvoirs de Rudra, comme son 3ème œil qui peut embraser sur place qui le défie dont je parlais plus haut. Etant donné que l'adjectif Shiva veut dire " de bonne augure", on comprend mieux pourquoi ce dieu a deux visages, l'un particulièrement terrifiant et destructeur.
Malgré tout, en yoga thérapeutique, on conserve bien la distinction entre Rudra et Shiva, et c’est à travers l'énergie guérisseuse et très puissante de Rudra qu'on opère la guérison, même si Rudra au fond, est l’une des énergies de Shiva.
Qui est Mahakala ?
Mahākāla est un ce qu’on appelle en sanskrit un bahuvrihi qui est analysé de plusieurs façons différentes ; voici la première proposition
1) Il serait composé de mahā "grand " et kāla "fragment de temps ", dont le nom signifierait littéralement « grand temps » avec l’idée que ce temps est si « vaste » qu’il est infini et le dépasse ou bien se trouve comme en dehors de lui.
Kāla काल, en sanskrit est un espace de temps, une fragmentation de temps et aussi une unité de temps qui corresponde à 144 secondes.
2) La deuxième proposition est que son nom serait composé de Mahâ dont le sens ne change pas, mais cette fois-ci kâla signifie « noir ». Il devient en quelque sorte un proche parent de Kali la parèdre de Shiva, dite déesse noire (le I est féminin et le A est masculin) qui porte une couronne de crânes.
Dans cette optique, Mahâkalâ devient également un parent proche du dieu de la mort indien Yama.
Malgré les nuances qui changent au gré des traductions, il y a dans de nombreux textes l’idée forte, puissante, de grande rupture, de fragmentation, de mort. On dit aussi que Mahâkalâ est au final l’une des représentations de Shiva, de la grande conscience, et du Pralaya qui apporte la dissolution de tout ce qui a été construit. Au moment de la mort, Shiva vient prendre la vie de l’individu, mais c’est aussi le passeur. Il existe comme vide absolu d’où sa parenté avec Talucakra, ce cakra qui se trouve sous l’occiput et qui absorbe et dissout dans certaines techniques des vieux schémas, de vieilles énergies dans le vide.
Il a donc un double aspect, puisqu’il peut tout en prenant la vie, délivrer le mantra du passage.
Dans toutes les traditions, il y a des gardiens du seuil, du passage, et les connaître permet de pouvoir négocier avec yeux. Chez les Grecs, par exemple, Charron est aussi un passeur même si son rôle est différent et Cerbère est un gardien du seuil. La mort est également abondamment représentée. Au Moyen-âge, pendant la grande Peste, on la représentait avec une faux.
En yoga comme en yoga Nidra, ce qui est intéressant, c’est d’avoir soi-même sa propre représentation de la mort sans qu’elle soit absolument un homme ou une femme. Il est bon aussi pour travailler en yoga sur la mort, de permettre à cette représentation d’englober le pire comme le plus suave. Le but est de pouvoir s’habituer à l’idée de la mort et de pouvoir surmonter la peur qu’elle génère afin d' être plus serein le jour où elle viendra nous chercher.
On dit que Mahâkalâ est attiré de deux façons : soit par les êtres ordinaires qui respirent, soit par ceux qui sont sans air. Dans ce cas, s’il se présente sur des rétentions à vide, il n’y a pas obligation de nous emmener dans le monde des morts et on peut alors discuter avec lui. Il peut alors donner la connaissance de la vie dans la mort. C’est pour cela que dans certaines techniques de yoga ou yoga Nidra, on travaille des rétentions de souffle très puissantes à vide, afin de le voir apparaître, de surmonter sa peur, de s’habituer à lui et de pouvoir lui demander le mot de passe pour traverser une porte étroite. Ce peut être un moment douloureux de la vie, un deuil, une mue, puisque nos sociétés sont vides de toutes formes de rites aujourd’hui. Il permet alors de passer une porte étroite, gardée comme elles le sont toutes, par le gardien du seuil qu’il est lui-même.
Mais cela peut se faire aussi au moment de la mort, lors du râle de l’agonie, si l’on est prêt.
Nos sociétés sont dans une contradiction absolue en mettant la mort en scène à travers des reportages ou des films, et en même temps, vieillesses et morts sont occultées car nos sociétés sont tournées vers la quête de la jeunesse éternelle et de l’immortalité.
Le yoga permet d’aborder cette peur fondamentale qu’est la peur de la mort, dont découlent toutes les autres peurs, à travers Mahakala. Cela demande bien sûr de la maturité et une foi absolue en la vie et en soi-même, comme faisant partie d’un tout plus vaste.
Dans la série 13 de la formation de yoga nidra que je propose, de nombreuses techniques autour de mahakala et de la mort sont proposées. Cette série porte un nombre symbolique, celui de la transformation, et est proposée après la fin de la formation, car elle demande beaucoup de maturité pour faire face à la mort.
Dans son film le 7ème sceau, Ingmar Bergman met en scène
Bibliographie
(Liste complétée au fur et à mesure de mes découvertes)
Quand on pratique le yoga, de façon intense et passionnée, on a ensuite vite le désir d'en savoir plus. Il y a aujourd'hui tant d'ouvrages qu'il est difficile de s'y retrouver d'autant plus que, suivant les écoles, tous n'ont pas tout à fait les mêmes façons d’appréhender le yoga, certains lui faisant même perdre son origine spirituelle.
Voici donc aujourd'hui quelques ouvrages que l’on peut relire plusieurs fois au cours d’une vie et qui peuvent même l’accompagner. Je ne mets ici que les plus importants à mes yeux. Lilian Silburn reste ma référence absolue car tous ses textes sont imprégnés d’une connaissance et d'un mysticisme « en directe. » Certains ouvrages sont des textes traditionnels – comme les upanisad, le Vijnana Bhairava - d’autres ne parlent que de yoga et de pratique, d’autres de sa philosophie, d’autres encore de vie mystique. Certains parlent de bhakti yoga, d’autre comme la bhagavad gita expose à travers un dialogue mythique entre Arjuna et Krishna ce qu’est le Jnana yoga. D’autres enfin sont des échanges (Maharshi), des biographies ou des récits de vie. (Lizelle Raymond). Tous, à mon humble avis, enrichissent la pratique personnelle et la vie, tout simplement.
Lillian Silburn : citons parmi mes préférés
Sur la vie de Lilian, le très beau
Christian Tikhomiroff
Jean Papin
Tara Mickael et Pierre Feuga
Sri Anirvan
Martine Bultex
Jean Varenne
Ajit Mookerjee et Madhu Khanna
Lizelle Reymond
La bhagavad gita
Un livre sur les échanges de Maharshi
17. L’enseignement de Ramana Maharshi
Arthur Avalon
André Padoux
Jean Klein
20. Qui-suis-je?
Personnellement, il n’y a aucun livre sur le yoga Nidra que je trouve intéressant ; j’ai moi-même commencé la rédaction d’un ouvrage sur le sujet qui va me prendre encore pas mal de temps, au moins deux années je pense.
L’un des grands objectifs du yoga est d’immobiliser le corps afin que le mental et le souffle s’unissent et qu'une autre dimension surgisse. Ainsi, les gestes des mains appelés Mudra ou les fixations oculaires appelées Drishtis sont-ils des outils supplémentaires pour permettre cette unité. Si vous vous observez dans la journée, vous verrez que les yeux et les mains sont toujours en mouvement.
Les mains sont la terminaison du mental. Vous avez tous observé des gens qui parlent beaucoup avec leurs mains…. nous les utilisons souvent pour compléter nos discours, décrirent, donner plus de force, de vie à nos propos. Les immobiliser permet donc au mental de faire de même.
Quand aux yeux, on dit traditionnellement que là où va le regard va la pensée. Si on immobilise le regard sur un point, le mental s’y fixe aussi. Par ailleurs, la vue est liée au cakra Manipura, qui gère aussi différents états du mental. Ainsi, un regard concentré en un point immobilise le mental si on y reste au moins 5 minutes.
D’ailleurs, au-delà de toutes les techniques de concentration, la plus simple mais aussi la plus efficace quand on a quelques années de pratique, est de fixer un point sur le mur en assise et d’y rester. On bascule en général au bout de 15-20 minutes dans le vide et la méditation pointe son nez.
Voici donc présenté succinctement quelques mudra simples et quelques drishtis de base.
Les Mudras :
Jnana mudra : le geste de la sagesse (jnana : connaissance en sanskrit). Pouce et index sont joints, les autres doigts tendus, soit serrés soit ouvert. Geste utilisé pour la méditation, la concentration, et certaines postures debout comme l’arbre
Chin mudra : même geste mais les mains sont posées à plat. A noter que le terme exact est Chit-mudra ( conscience- geste) mais que par le jeu du sandhi le T devant le M devient N d’où chin mudra.
Ganesh mudra : le poing est fermé le pouce replié par dessus. Ganesh réside dans le premier cakra, et assure la stabilité.
Anjali mudra : les deux paumes sont face à face, comme en prière. Ce geste utilisé pour être mis en relation avec le cakra du cœur
Linga mudra : index, majeur, annulaire des deux mains sont joints et forment un linga qui repose contre svadistha. Le linga symbolise la conscience de Shiva.
Les Drishtis :
Pour les yeux, il y a trois grandes possibilités :
A noter qu’en sanskrit Bhrumadhya signifie froncer les sourcils.
Shambhu est l’un des noms de Shiva qui en possède plusieurs. Shambhavi est ce qui se rapporte à Shiva. On trouve parfois une association faite entre Durga et Shambhavi, comme étant l’une des énergies de Shiva. Toujours est-il que ce geste qui se fait aussi yeux fermés est réputé pour apporter le bonheur. Il n’est pas la fixation entre les sourcils MAIS BIEN PLUS haut et légèrement en arrière.
Ces mudras et drishtis sont intégrés à toutes les techniques de yoga. Les débuts sont toujours difficiles et balbutiant puisque à ces gestes des mains et des yeux sont ajoutés les bandhas. Mais ce sont eux qui scellent l’énergie et transforme le yogi en alchimiste : la magie peut commencer.
A noter d'ailleurs que Mudra qui signifie joindre, sceller est un terme utilisé pour désigner non seulement les gestes des mains mais toutes les techniques dans lesquels on cherche une unité complète. Les grands mudras opèrent des processus de transformation profonde quand ils sont fait longtemps et régulièrement.
En danse indienne, les mudras désignent toute une gestuelle que la danseuse prend en dansant. Les deux dernières phalanges sont peintes en rouge (Shakti) et bien que la danseuse soit en mouvement, ces mudras scellent le regard du spectateur. Un autre article expliquera cela.
En Occident, l’astrologie populaire des magazines prédit l'avenir; à un stade un peu plus élevé, elle sert à faire le portrait de l’individu incarné. Depuis les années 1950, sous l’influence des théosophes comme Dane Rudhyar, puis un peu plus tard dans les années 1980 de l’Américain Stéphane Arroyo, l’astrologie a intégré certains éléments des philosophies indiennes à sa pratique. Elle s’est principalement intéressée aux vies antérieures et à l’axe des nœuds qui indiqueraient plus ou moins clairement les conditionnements passés ; Arroyo a fini par admettre que le thème tout entier parlait du passé et uniquement de lui ; vasanas et samskâras y sont inscrits ; depuis, les choses ont continué à se décanter, et de nombreux astrologues étudient à présent la carte du ciel comme un instantané, celui de l’individu au moment de sa naissance, qui montre ce dont il hérite de ses vies passées (dans l’optique que ce soit bien toujours le même individu qui revienne de vie en vie avec un nouveau corps. Ce qui, suivant les écoles, est loin d’être une certitude. Mais c’est une autre histoire pour un autre article.)
Il est assez facile de faire l’étude d’un thème, d’expliquer le fonctionnement de ce que Jung appellerait la psyché et les Indiens le mental, (qui englobe les fonctions cérébrales mais aussi toutes les mémoires de l'individu), une fois que la personne a compris ses fonctionnements, comment l’aider à les transformer ? L’envoyer voir un psychologue ou psychanalyste ? A noter d'ailleurs que Jung a survolé, en bon occidental qu'il était, la philosophie indienne et en a fait une soupe assez indigeste et superficielle. Si on l'étudie à la lumière de la philosophie indienne, on comprend ses concepts d'animus-anima, psyché, persona, etc, mais malgré tout, la psychanalyse montre malheureusement bien souvent ses limites ; se connaître n’est pas le gage de pouvoir réellement se transformer ; faire remonter les anciens schémas n’en libèrent pas l’individu pour autant. Ni en les revivant, ni par la parole, n'en déplaise à Lacan. Les mots ne détruisent pas les maux, ce serait trop simple… Ils sont toujours là, encore plus apparents, lumineux dans leurs fonctionnements, et c’est tout. Comprendre ne donne pas une baguette magique pour faire disparaître. D’aucuns diront « pourquoi se transformer ? Il n’y a qu’à être ! » Oui, à condition que cela soit possible.
Mais pour « être », encore faut-il parvenir à aider l’individu à se débarrasser de certains schémas qui le ligotent complètement malgré lui; encore faut-il parvenir à l’aider à dépasser ces schémas qui se répètent inlassablement, véritables circuits démons, nullement effrayés ou impressionnés de la connaissance que l’on d’eux. Au contraire, ils en ricanent : « Tu nous connais, mais tu ne peux rien faire, nous dominons ton mental, haha ! Nous te menons là où nous voulons ! Et tu n’y peux rien. » Si vous doutez de ce que j’écris, pensez aux tragédies grecques. Les circuits démons sont les dieux de l’Olympe tout simplement, et l’individu n’a pas de vraie liberté d’action. Il se croit l’auteur de ses actions, mais les dieux le dirigent. On en revient à nos circuits démons.
Et c'est là que peut intervenir le yoga : une pratique régulière, profonde, qui utilise largement les mudras, le pranayama et les différentes techniques de concentration, permet de retirer les couches les unes après les autres, et ce long processus fait peu à peu émerger la véritable nature ; un peu comme un acteur qui dans sa loge, retire ses costumes et réalise, lorsqu’il est démaquillé et tout nu, qu’il n’est pas le personnage qu’il interprétait sur scène une heure avant ; il n’est que « lui ». Mais malgré cela, certaines choses peuvent rester à l’œuvre, comme des problématiques difficiles à résoudre et que le yoga nomme " granthis" : ce sont un peu des échangeurs d'autoroute, mais devenus fous, qui ne permettent au final aucune sortie, qui n'échangent avec aucune route, tournent en rond et rendent fou. A cela s'ajoutent les samskâras dont parlent les philosophies indiennes.
On lit très facilement dans un thème astrologique les schémas qui conditionnent un individu aussi bien en positif – l’énergie circule facilement, tel domaine sera source de joie ou de satisfaction, - qu’en « négatif » : l’énergie va se bloquer et provoquer des conflits.
Bien sûr, le but du yoga n'est pas de faire émerger l'individu dans sa pureté, mais plutôt de le fondre au TOUT, au soi. C'est moksha. Point.
Mais peu réalisent moksha et il peut être utile pour traverser une vie d'avoir des outils pour dépasser, désancrer, couper à la racine ses vieux schémas. Les neutraliser. Complètement. Le yoga thérapeutique est sans aucun doute l'outil le plus approprié pour cela, car il permet dans une mesure extrêmement large de travailler concrètement et directement sur cet héritage malgré soi, qui inclut l’héritage des vies antérieures – que ce soit la même « âme » ou bien une qui vient se placer dans une lignée ; cet héritage peut s’exprimer à travers des savoirs innés, des tendances innées, un héritage sur le plan génétique comme je l’expliquais plus haut, mais aussi toute une part d’ombre à l’œuvre qui est comme le tour que le potier lance et qui continue à tourner même lorsqu’il ne l’actionne plus : ainsi vont nos vies. Ainsi, le yoga thérapeutique peut-être une aide précieuse dans le cas de thèmes astrologiques qui ligotent complètement un individu. Bien sûr, cela sous-entend plusieurs choses : une connaissance profonde de l'astrologie et une autre tout aussi profonde du yoga. Il faut aussi être prêt à pratiquer régulièrement. Mais les résultats sont là.