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Art Et Yoga

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Bienvenue sur Art et yoga, blog de Valérie Beck,  complémentaire  du site www.art-et-yoga.fr. Vous trouverez dans ces pages de quoi organiser vos séances, découvrir des techniques de yoga, trouver des renseignements sur nos cours par correspondance, et de nombreux autres articles. Diplômée en yoga, yoga nidra, yoga thérapeutique, je suis des études de sanskrit. Pourquoi art et yoga? Parce qu'en parallèle je suis musicienne et danseuse. En Inde, les arts et le yoga permettent d'atteindre Moksha, but ultime de l'art et du yoga!

 

 

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27 février 2022 7 27 /02 /février /2022 10:41

 

Je vous propose en lecture résumée le livre de Mookerjee/Khanna sur la voie du tantra. Si vous souhaitez le lire en entier, vous le trouverez en édition de poche, dans la collection Sagesse édité chez Point. Je l'avais publié en deux articles séparés il y a 8 ans, en un seul article la lecture en est bien plus aisé.

 

Cet ouvrage n'a pas la profondeur de ceux de Lilian Silburn, qui distille dans ses ouvrages non seulement sa connaissance profonde du tantrisme mais laisse filtrer à travers ses mots  son expérience d'initiée, même si à aucun moment, elle ne le dit de façon nette et franche. Ses mots sont vivants parce que sa pratique est réelle ainsi que son éveil. Il en est tout autrement de cet ouvrage qui n'a pas les belles qualités spirituelles ci dessus citées.

Il n'en reste pas moins un ouvrage intéressant à lire, ne serait-ce que pour voir les choses d'un autre point de vue, celui-ci n'entrant pas en contradiction avec les autres ouvrages de cette tradition, mais présentant les choses de façon plus " sèche".

 

 

  la voie du tantra

Introduction

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Définition simplifiée :

Le tantra est un mystère créateur qui nous conduit à transmuter sans cesse davantage nos actions en conscience intérieure : non pas en arrêtant d’agir mais en transformant nos actes en évolution créatrice. Le tantra présente une synthèse de l’esprit et de la matière qui permet à l’être humain de réaliser pleinement ses potentialités spirituelles et matérielles. Le renoncement, le détachement et l’ascétisme par quoi l’individu peut se libérer des servitudes de l’existence et retrouver son identité originelle avec la source de l’univers ne sont pas la voie du tantra. En fait celui-ci adopte l’attitude opposée : non pas un retrait de la vie, mais l’acceptation la plus entière possible de nos désirs, de nos sentiments, et des situations que nous rencontrons en tant qu’êtres humains.

 

Dates

Il est très difficile de dater l’apparition des principes et des pratiques tantriques. On rencontre des symboles du rituel tantrique dans la culture d’Harappa (civilisation de la vallée de l’Indus, troisième millénaire avant notre ère) sous la forme de représentations de postures de yoga et d’objets liés au culte de la Mère et de la fertilité. Il y a une affinité entre les tantras et les védas et des influences mutuelles des uns sur les autres au deuxième millénaire. Puis une évolution tout au long de notre ère avec des influences multiples, (upanishad et autres)

Textes

Des textes ont commencé à être rédigés à l’époque gupta (4ème – 6ème  siècle) et d’autres ont été rassemblés entre le 7ème et le 12ème siècle de notre ère notamment des textes shaiva du Cachemire datant du 9ème et du 10ème siècle. Mais comme écrit plus haut, la pratique existait depuis plusieurs bien plus longtemps (jusqu’à 3 millénaires avant JC). Puis il y eut  des textes plus tardifs (du 15ème  jusqu’au 19ème siècle) Donc beaucoup de traces diffuses et éparses – le tout très difficile à dater. Les tantras sont nommés Agama, Nigama, Yamalas, etc. suivant le mode de présentation choisi.

Sectes :

Plusieurs sectes tantriques  en fonction de la divinité et du rituel. On peut citer :

  1. Saivas : adorateurs de Siva
  2. Vaishnavas : adorateur de Vishnou
  3. Saktas : adorateur de sakti

Ce sont des groupes majeurs qui se divisent eux-mêmes en sous groupes.

Les régions les plus concernées : Assam, Bengale, Orissa, Maharastra, cachemire, contreforts nord ouest de l’Himalaya, Rajasthan certaines régions de l’inde du sud. L’une des sectes Kulachara est censée avoir été fondée par les saints tantriques Natha (Adinât, Gorakshanath, Matsyendrasanath…)   ( Note de moi-même, c’est à cette école ( et non secte !) que se rattache notre pratique de yoga.

Légende :

Les lieux sacrés parurent au gré de la dispersion de la malheureuse première compagne de Shiva, Sati, dont le corps tomba en morceaux peu à peu.  Tel le temple Kamakhsya de Kamrupa dans l’Assam.

Largeur de vue :

Le tantra qui est avant tout une voie pratique de réalisation, a adopté diverses méthodes pour répondre aux besoins de différents adeptes, de conditions et de capacités multiples. Bien que le but soit le même pour tous, chacun a la liberté de suivre le sentier à sa façon. Une telle liberté ne siginifie pas une simple négation des limites, mais une réalisation positive, source de joie pure, de telle sorte que la connaissance universelle devient ce qu’elle est, connaissance de soi.

Dans cette optique, les tantras ont développé une structure théorique et pratique, à la fois spirituelle et physique, permettant d’accomplir les objectifs de la vie. Il est important de dire que le tantra s’est développé en dehors de la société établie. L’approche tantrique de la vie est antiascétique, antispéculative et entièrement dépourvue de clichés perfectionnistes conventionnels.

Principes de bases  et finalités:

Ils peuvent être exposés en partie du plan cosmique pour arriver au plan humain, ou en partant dans l’autre sens. Pour les tantras, ce qui est dans l’un est dans l’autre, ce qui est en haut et en bas, donc le sens n’a aucune importance. Ce qui est fort pratique car cela veut dire qu’en partant d’une réalité pratique, concrète, on peut remonter jusqu’au plan cosmique, ce que ce propose de faire les pratiques tantriques. Ce peut être un travail sur le corps, un rituel, la visualisation de yantras, mandalas, divinités, la répétition de bija-mantras.

Toutes ces pratiques n’ont qu’un seul but : l’éveil et la réalisation de la vision de l’unité.

Philosophie simplifiée :

La réalité est un tout indivisible : Shiva-Shakti. Ils ne sont des entités séparées que sur le plan relatif, Shakti actualisant sans cesse la conscience et déployant les mondes successifs. L’individu qui est intégré à ce système cosmique détient le pouvoir de s’unifier avec la conscience. La manifestation se fait sur un plan duel – masculin/féminin symbolisé par Purusha/Prakriti. Ils ne sont que deux aspects d’un seul principe. L’objectif du tantra est donc de réaliser cette unité en soi, en unissant les contraires. Dans l’expérience de l’unité, Ananda est ressentie. Elle est toujours recherchée. Le culte du féminin rendu dans les pratiques tantriques vient du fait que la femme est vue comme l’incarnation  de Shakti et est investie de tous les aspects de la vie.

Les trois gunas : 

La conjonction des opposés est source de félicité et débouche sur la spontanéité primordiale. Dans cet état harmonieux, Prakriti, la nature, est composée de trois gunas en parfait équilibre, on ne peut donc les discerner. Dans leur état manifesté ils sont :

  1. Sattva  - essence - est la tendance ascendante orientée vers l’unité et la libération,
  2. Rajas,  - énergie – est la tendance tourbillonnante qui donne l’élan de toute force créatrice
  3. Tamas, - masse – est la tendance descendante ou centrifuge, la source de la décomposition et de l’annihilation.

Lorsque le monde se met en branle on peut dire que:

  1. Tamas est l’énergie magnétique
  2. Rajas l’énergie cinétique
  3. Et Sattva l’énergie équilibrante à mi chemin des opposés.

Si ces énergies sont équilibrées, il n’y a ni mouvement, ni manifestation, ni flux, seulement immobilité perpétuelle. Mais dès que l’univers se déploie, il se projette sous forme vibratoire.

Connaissance scientifique

Le tantra a intégré la totalité des connaissances scientifiques traditionnelles en mathématiques, astronomie, - rotation de la terre sur son axe, calcul de la distance moyenne des planètes à partir de la théorie du mouvement équilinéaire, etc – physique. Ces découvertes provenaient de  visions intuitives,  de pratiques et d’illuminations yogiques, et d’une intense observation des phénomènes naturels, sans le recours à une expérimentation conduite selon les méthodes modernes.

Ces connaissances   ont amené les yogins à affirmer que le soi extérieur est seulement une petite projection du soi intérieur. Un vaste réservoir de forces latentes attend d’être découvert. Le corps humain est un véhicule au moyen duquel l’énergie psychique dormante, Kundalini Shakti peut être éveillée pour s’unir finalement à la conscience cosmique, Shiva.

 

Rôle des mantras et des yantras

Dans la philosophie tantrique, tout est observé sur le plan de la vibration. Ainsi le mantra est-il une mise en vibration d’une certaine qualité d’énergie via des bijas - des phonèmes - qui eux même mettent en vibration des centres énergétiques dans l’être humain, qui eux-mêmes permettent à l’individu d’entrer en vibration avec l’univers. Le son joue un rôle fondamental dans les pratiques tantriques, celui entendu sur le plan manifesté et celui « non frappé »

Le plus connu étant le AUM d'où découle tout l'univers sur son plan manifesté. Lire sur ce blog l'histoire du AUM

Le yantra a la même finalité sauf que la vibration est obtenue par des schémas symbolisant la structure vibratoire de l’univers à travers des formes géométriques simples.Certains mandalas combinent ces formes simples en schéma d'une haute complexité; ce sont toujours des " visions" mises sur le papier.

Les deux sont des ponts, des passerelles et ont leurs correspondances les uns dans les autres. Ils sont des puissants supports pour éveiller la conscience, à travers la mise en vibration d’une certaine forme d’énergie – une fois de plus à travers eux ce sont l’union Shiva/shakti qui est recherchée.

Art

L’art tantrique  - il serait d’ailleurs plus juste de parler d’iconographie pour toutes les représentations visuelles - est une métaphysique visuelle. La notion d’esthétisme participe du plan divin ; la vibration esthétique puissante est indissociable de la forme spirituelle.  En langage plus simple, fond et forme ont autant d’importance l’un que l’autre et du tout naît le beau.  Ce beau à vocation de :

 - Restituer l’expérience de l’unité pour permettre une mise vibration du  « spectateur » ;  grâce à l’extase esthétique, si elle surgit, le spectateur ressentira peut être, au moins temporairement, cette unité.

Si l’on prend la danse, art et  rituel se rejoignent et  le danseur en se reliant au plan divin, agit sur le public un peu comme un yantra. Il permet au public de se relier à son tour, et donc d’entrer en contact avec la réalité transcendantale. Et là encore de ressentir l’unité.

- Soit de construire au fur et à mesure de la méditation cette expérience d’unité qui se révèle au fur et à mesure, le dessin accompagnant, reflétant et conduisant tout à la fois cette expérience.

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Le yantra

 

C’est une pure configuration géométrique. Certains sont élaborés par étape au cours du processus de la méditation comme expliqué plus haut. D’autres servent de support, de guide pour la méditation.

Certains yantras représentent des divinités ; non pas que les Tantriques croient en tel ou tel dieu, non. C’est une façon de  représenter symboliquement des qualités de l’ énergie via  ces divinités.

D’autres yantras sont  des modèles énergétiques du cosmos.

 

Comme pour le mantra, c’est à la vibration que s’intéressent les tantriques car c’est un principe cosmologique primordial, d’où proviennent toute  structure et tout mouvement. Si nous pouvions passer derrière les apparences, nous verrions des structures statiques comme des modèles vibratoires.  Ils révèlent différents degrés de la réalité qui implique le cosmos, l’infini, le temps, l’espace, le jeu de la polarité. Dès lors qu’on interprète l’infini en termes finis, on est obligés d’exprimer l’illimité de façon relative, en créant des modèles mathématiques d’espace virtuel.

Le point zéro/ Bindu

La représentation minimale de la conscience omnipénétrante est le point mathématique de dimension zéro, bindu, placé au centre du yantra. Bindu est le degré ultime de puissance auquel une chose ou une énergie puisse être condensée. «  Au-delà des  tattvas est le Bindu »

 

Les autres formes :

  1. Le cercle met en contact avec  l’unité, le carré avec la qualité matérielle de la nature, le triangle avec  toutes les triades qui sont au cœur de la pensée tantrique – mondes, gunas, tattvas, etc -,
  2. Le triangle pointée vers le bas est Shakti et vers le haut Shiva, imbriqués, c’est l’union de Shiva/Shakti, réunit par leurs sommets, c’est le tambour destructeur de Shiva, ainsi de suite…
  3. La projection du symbole est souvent directe, hardie de telle sorte que même une petite miniature peut ouvrir les portes de l’esprit.

Selon le TantraRaja tantra, il existe 960 yantras, dont le plus célèbre est le Sri Yantra qui a dû être conçu très anciennement et transmis à travers les siècles. Le Kamakalavilasa en a révélé la nature, la signification, la construction et l’application et l’on trouve également la description de sa structure dans le Saundaryalahari, traditionnellement attribué à Shankara.

C’est une figure formée par la rencontre de 9 triangles avec cinq tournés vers le bas et 4 vers le haut, centré autour du Bindu. Dans ce yantra s’inscrit la création, car ce point est la suprême Shakti qui croit et prend la forme d’un triangle, puis arrive la polarité puis deux points supplémentaires pour former une triade. C’est le désir originel dans le processus créateur, signe d’évolution, et qui représente le principe de la création.

A partir de là s’opère tout le processus créateur qui part du plan le plus subtil pour aller au plan vibratoire plus grossier, ces mots n’ayant aucune connotation péjorative puisqu’ils traduisent juste ce processus créateur. Sont associés des lettres de l’alphabet sanskrit, puis d’autres figures découlent des 9 triangles  et ainsi de suite jusqu’à décrire toute la création du cosmos. Ce yantra comme la plupart  des mantras – voir tous –  a été élaboré à partir de révélation intérieure et non pas avec des calculs mathématiques.

Dans les traditions tibétaines, ce sont plutôt des mandalas qui jouent le rôle des yantras. Le disciple apprend à intérioriser lui aussi le mandala, chaque étape de l’intériorisation correspondant à une progression intérieure vers l’unité.

 

Corps subtil et sa représentation

Les centres énergétiques les plus importants sont représentés comme des lotus, dont la symbolique montre qu’avec l’éclosion la condition de base qui est ignorance et obscurité peut être dépassée dans un sublime déploiement d’énergie et de conscience. Chaque centre énergétique a un certain nombre de pétale, le dernier étant le Saharasha, le lotus aux mille pétales. Dans le cakra de la base, la Kundalini-Shakti endormie qui a fini son travail de création, dort sous la forme d’un serpent  qui se mort la queue, enroulé trois fois et demi sur lui-même, autour d’un linga. L’énergie qui irradie de ces centres est représentée par une spirale.

Quand à la pure conscience, elle est représentée dans l’absence de formes mais le champ est saturé de couleurs.

 

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15 février 2022 2 15 /02 /février /2022 09:46

 

Vidéo à venir sur ma chaine YouTube!

 

 

Janu : genou  Shirsa : la tête  Asana : posture. Elle ressemble à la demi pince mais la jambe est portée sur le côté donc c’est l’ouverture qui est favorisée. Comme la demi-pince (série 2) elle permet un travail sur les canaux Ida et Pingala

Prendre la posture :

 

1. On s’assoie au sol, les deux jambes tendues devant soi ; on ferme les yeux. On porte  la jambe droite sur le côté droit et on   plie  la jambe gauche, le talon sur le périnée. Il  faut que l’angle soit le plus ouvert possible, donc le genou gauche le plus à gauche possible et le genou droit le plus à droite. Cela  ouvre  au maximum et cela va stimuler tout le côté gauche. Dans l’autre sens, c’est à l’inverse (jambe droite pliée) On expire en se penchant un peu vers l'avant.

Ensuite on  inspire en levant les bras, on se tourne vers la droite

Puis  en expirant, on saisit  le pied droit avec les deux mains bien symétriques. On pose si on le peut la tête sur le genou, ou bien on fait au mieux de ce qu'il est possible de faire. Il y a donc une rotation qui a une   incidence au niveau des énergies de feu : base et ventre ce qui va être très stimulant, purifiant, "nettoyant".

Le feu du ventre, les énergies du feu, vont circuler dans tous les canaux, à partir d’Ida et de Pingala. En faisant un  travail sur les canaux et l’axe, cela a une résonance sur tous les canaux de gauche et de droite de la structure énergétique ce qui la purifie complètement, et redynamiser tout le prana. L’ensemble des canaux reçoit  donc le même feu, la même purification

 

Le souffle :

Quand on est à droite, on se rend  compte que le souffle passe à gauche et inversement. On prend dès qu’on peut le rythme 1 4 2 avec des rétentions à plein. C'est à dire que par exemple on inspire deux temps en entendant IAM, si le souffle passe à gauche, on retient on temps, on expire sur 4.

 

Mantra : IAM,  quand le souffle passe à gauche, RAM quand le souffle passe à droite

Position dans une séance : Après les/la posture debout, pour purifier les canaux Ida et Pingala et préparer la Sushumna.

Autres bienfaits :  Sur le plan physiologique, très stimulante  pour :

    • La sphère endo-abdominal
    • La colonne, l’ouverture du bassin
    • Stimuler reins, pancréas, foie
    • Impact vraiment marqué sur les psoas qui sont des muscles qui récupèrent   toxines, stress, etc…
    • Soulage toutes les douleurs du bas du dos mais il faut la faire au moins 3 minutes de chaque côté et tous les jours pendant 15 jours au moins.
    • Dans ce cas, on peut l'associer à utkatasana, et à la barque sur le ventre.

Elle n’a aucune contre indication! Tout le monde peut donc la faire ce qui est très pratique dans un cours.

Pour bien faire cette posture en " yoga" (et ne pas la transformer en séance de gymnastique! )

  1. Tenir Mulabandha. C'est la contraction de l'anus qui évite que le vayu apana ne se disperse hors structure énergétique.
  2. Visualisation des canaux en Serpentin si possible  de part et d'autre de sushumna et voir le trajet du prana dedans.
  3. Entendre les Mantra : Ram, Iam
  4. Poser la langue sur les dents du haut  : Jiva Bandha    ou en arrière ; kechari mudra.
  5. Rythme classique : 1 4 2 pour le travail sur la structure énergétique
  6. OU : on peut utiliser le souffle de Bhastrika pour une application thérapeutique, si, par exemple on veut stimuler les canaux, ou bien débloquer le bas du dos.

 Il faut ensuite observer l’équilibre qu’il y a dans les deux souffles et dans les énergies.

 

 

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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 10:51

A quoi voit-on que kundalini s’éveille (un peu ?) ?  Sept petits points de repère tout  simples. Sept petits cailloux lumineux pour éclairer sa route...

 

Kundalini, le mythique serpent des profondeurs, endormi dans le cakra de la base chez tout être humain, s’il s’éveille un jour, ce qui n’a en principe aucune chance d’arriver chez la plupart des milliards des individus qui peuplent cette Terre, transcende précisément cet individu ;  la plupart des textes ou des écrits que l’on trouve sur cet éveil mettent l’accent soit sur les désordres que cet éveil ou montée apporte s'il était pas ou mal préparé ( les éveils spontanés sont TOUJOURS partiels) soit sur les pouvoirs extraordinaires que cet éveil donne : vision, capacité à se faire minuscule, ubiquité, pouvoirs en tous genres ( style super héros), etc.

Contrairement à la littérature qui fleurit abondamment avec les pouvoirs des supers héros, les voyages dans l’astral, et autres choses qu’on lit de puis le mouvement de la théosophie, cet article se veut volontairement tout simple et parle de l’éveil partiel de Kundalini.

La plupart du temps, Kundalini s’éveille sous la guidance d’un maître lui-même éveillé, soit directement, soit à travers des pratiques de yoga, sous la guidance de ce maître. Quand elle s’éveille, on peut dire qu’elle détruit tous les contenus personnels, individuels pour fondre l’individu au tout, qui cependant reste un individu incarné. Mais le  Je "Aham", est devenu TOUT "Maha". (grand en sanskrit)

MAIS ce qui est rarement dit ou expliqué, c’est que dans une démarche authentique de yoga ou/et une vie mystique profonde et sincère, la belle endormie va forcément ouvrir un œil et que cela change tout. Qu’est-ce qui alors indique que la demoiselle commence à s’extirper de ses profondeurs et apporte à l’individu ce petit plus, oh, bien modeste, puisqu’il ne s’agit pour donner un ordre d’idée que de 4 ou 5 % de ce  potentiel enfermé en elle, qui va littéralement enchanter sa vie ?

Voici une liste d’éléments ; car au-delà des pouvoirs que Kundalini apporte, c’est surtout sa douceur, sa paix, que les grands éveillés ont évoquées, tel Maharshi.

 

1) L’être est de plus en plus sensible à la beauté ; je devrais écrire RASA, qui en sanskrit est la saveur esthétique ; cela peut-être à travers l’art, la nature, la beauté d’une ville, d'un bâtiment, d'un objet, d'un petit rien, d'un reflet, d'un mouvement,  autrement dit à travers tout ce qui vient directement toucher le cœur et cloue le bec au mental ; Rasa ne s’analyse pas, il se vit en direct. Le sens esthétique qui se raffine, qui devient de plus en plus profond est l’un des grands signes ; l’individu va s’arrêter dans la rue pour regarder un immeuble, un arbre ; il est attentif au changement de lumière ; il peut rester des heures dans la contemplation pure d’un paysage… il ne craint plus de perdre son temps ; il le perd sans s’en inquiéter, car il sait qu’il ne s’écoule pas… la liste n’est pas exhaustive, bien sûr.

2) Le besoin de consommer diminue. Attention, ça n'est pas par désir d'écologie, par sans moral, ou autre! Que nenni! Cela se fait naturellement car l’individu tout occupé à redécouvrir un monde neuf qui éclot tout pareillement en lui et hors de lui, éprouve de la sorte moins le besoin de se « divertir » à l’extérieur, de consommer : spectacles, divertissements, voyages, soirées entre amis, vêtements, objets, biens matériels, possessions en tous genres, ce fameux « avoir plein nos armoires » de la Foule sentimentale de Souchon ; notez bien que l’individu ne se ferme nullement au monde, mais sa rumeur ne l’atteint plus de la même façon, parce qu'un monde nouveau s'est mis en place, simple mais tellement lumineux et nourrissant.

Par ailleurs, il a une attitude de retrait bienveillant ; il écoute la fureur ou la rumeur du monde, sans vouloir absolument y participer ; cela ne veut nullement dire qu’il est indifférent, qu'il s'est retiré dans son ermitage, non. L'explication est simple :   la dualité ne le tiraillant plus d’un côté ou de l’autre, il est à présent enclin à observer les deux plateaux de la balance plutôt que de vouloir absolument que l’un des deux s’incline d’un côté ou de l’autre selon son désir.

3) Il est content pour rien ; ce n’est pas encore la félicité, la béatitude, Ananda, mais un avant-goût. La moindre petite chose l’émerveille, l’ enchante, le met en joie ; il retrouve un état d’enfance où tout est toujours neuf et merveilleux pour la première fois, où tout est en re-création perpétuelle, ou tout prend des formes de jeux, alors que dans son quotidien, absolument rien n’a changé.

4) Son intuition s'aiguise et est profonde et juste. Il sera plus à même de sentir, de ressentir, et de comprendre sans passer par le mental discursif ; cela apporte aussi beaucoup de paix, et toujours cet état de recul qui n’est pas de la passivité, car on peut toujours être actif dans le monde, en faire partie, mais plus de la même façon ; de la sorte, il est bienveillant, car il sait que tout est égal, et il sait aussi qu’au-delà du Je, guidé par le mental, les contenus personnels des cakras, il brille en Hrdaya une petite part de l’âme cosmique universelle.

Il commencera à percevoir une autre dimension sous le monde «  réel », peut-être percevra-il les auras, les énergies, le monde invisible, mais sans tomber dans le côté « sensationnel » de la chose, car il verra tout cela comme faisant un tout et non comme des éléments exceptionnels, ou extraordinaires. C’est comme si après avoir vu le monde à travers des lunettes déformantes, on les lui retirait…

5) Cet individu la plupart du temps sera en paix avec lui-même et le monde, il ne cherchera plus à être "quelqu’un" ni "personne", ces deux mots ne signifiant plus rien pour lui. Conscient d’être de passage, il cherchera à accroître en lui la lumière qu’il devine y briller, et consacrera du temps à augmenter celle-ci. Suivant l’appel de la mystérieuse, il s’engagera ou non dans cette voie d’une manière totale, en sachant que tout est là, qu’il faut être prêt, que la grâce peut le toucher à chaque instant, et que dans ce cas, c’est tout son être profond qui sera transfiguré. Il est donc prêt à mourir à lui-même.

6) Il est plein d'empathie pour tout et tous,  sans que pour autant  ses émotions ne le dirigent. C'est un point important, cette forme d'amour universel, d'amour pour tous, d'empathie, mais sans vouloir " aider", " changer",  "modifier". Il voit en tous le reflet du divin, sachant que sous les personnages incarnés, il y a l'âme commune qui vibre.

7) Enfin, son mysticisme s'éveille. Il ressent un appel, un union ou un désir d'union avec le Divin ( DI, c'est briller en sanskrit, d'où vient l'idée de radieux, dieu, et de lumière). Il peut même être touché par la grâce.

 

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30 janvier 2022 7 30 /01 /janvier /2022 11:53

 

Hamsa upanisad

 

         Voici la Hamsa upanisad, dans la traduction de Jean Varenne, avec les commentaires que j'ai rédigés.

 

Ham Sa, c’est à la fois le mantra naturel du souffle, et aussi le cygne, monture de Brahmâ. Il y a donc un jeu sur la double signification du mot.  En sanskrit cela signifie Je suis lui ce qui se prononce SO HAM qui par le jeu du sandhi devient HAMSA, le cygne. Je laisse donc le HamSa ou SO HAM dans sa forme sanskrite  dans ce texte, contrairement aux traductions de Jean Varenne qui traduit par «  oiseau migrateur » ce qui fausse le double sens de ce mot. Mes commentaires ne sont qu’un point de départ à votre réflexion que guidera votre intuition.

Gautama est un personnage lambda auquel s’adresse Shiva. On suppose donc que cet upanisad est reçu par la Shruti, c'est-à-dire que c’est une connaissance «  révélée ». Nombreux textes indiens auraient été écrits sous la dictée des dieux. Il faut bien sûr y voir là non une mystification, mais au contraire un ensemble de textes rédigés par des êtres complètement réalisés.

 

 

Le Sage Gautama,  s’approchant du seigneur, lui demanda :

1.  Toi qui connais toutes les lois,  toi qui sais toutes les sciences, dis-moi, Seigneur Siva, comment éveiller l’esprit à la connaissance du brahman.

 

Commentaire

Pour loi, il faut se référer au mot sanskrit Dharma. Le dharma est plus un  «  ordre cosmique » qu’une loi humaine. Pour sciences, c’est le mot Vidya, qui est une connaissance acquise, un savoir, un enseignement ;  le mot sanskrit Shastras qui signifie un traité qui contient le savoir et auquel on se réfère sans cesse. Connaissance du Brahma donne en sanskrit le mot :  Brahma+ vidya

 

A quoi Siva répondit :

 

2. Apprends d’abord les lois, assimile à fond l’enseignement du Seigneur à la Lance, ensuite seulement Gautama, je te dirai la Vérité, telle que me la révéla la Déesse de la Montagne. 

 

Commentaire : La déesse de Shiva est Parvati, la parèdre de Shiva. Le seigneur à la Lance ( traduction de Jean Varenne)  est bien sûr Shiva et son trident.

 

3 Cette vérité est secrète, on ne doit pas la divulguer ; je la réserve à l’adepte parfait, dont le yoga fait un écrin digne des joyaux les plus beaux. Elle est la connaissance vraie de  SO-Ham et par elle on obtient d’être libre à jamais.

 

Commentaire : Toujours cette importance de garder secret un enseignement ; pour la simple raison que celui-ci perd de son efficacité si l’on en parle et aussi parce qu’il faut vraiment s’engager dans la voie du yoga pour comprendre au-delà du mental cet enseignement qui purement écrit et non mis en pratique ne présente aucun intérêt. Les upanisad restent des sortes d’aide-mémoire dans lequel tout n’est pas dit.

SoHam est Ham Sa par le jeu du sandhi, (règle de sonorité dans le sanskrit) le A avant le H devient un O. Cela signifie «  je suis lui » ; c'est-à-dire que le yogi s’identifie au Soi, au tout, au brahman.

 

4 Je vais donc te dire ce qu’est cette doctrine et ce qu’est le HamSa et la paraHamsa puisque tu es  un novice maître de soi et voué à l’étude. L’enseignement est qu’il faut méditer encore et encore sur l’Oiseau en répétant sans cesse Ham Sa Ham Sa.

 

Commentaire

Le souffle, symbolisé par Ham Sa, son «  bruit » naturel est le Prana, principe de vie qui anime tous les êtres vivants et assure la vie des trois corps physique, énergétique et mental ce qui est expliqué au sloka suivant. Para signifie suprême. On pourrait traduire par cygne suprême. Autrement dit, lorsque le yogi s’est identifié au HamSa et se trouve uni à Shiva

 

5 Il entre en tous les êtres, le Ham-Sa, l’âtman, et devient présent en eux comme le feu dans le bois de friction, comme l’huile dans le sésame ; savoir cela, c’est vaincre la mort

 

Commentaire : c’est la raison pour laquelle lorsque l’on se concentre sur le souffle, utiliser ce mantra sous une forme ou une autre ( SO HAM ou HAM SA) met en vibration le prana dans sushumna et dans toute la structure énergétique ; pour le yoga, le Son a un rôle capital à travers les phonèmes. La notion de spanda est fondamentale : il faut imaginer que le mantra fait vibrer la structure énergétique en vibrant lui-même. Ce n’est pas une récitation creuse mais une activation de l’énergie. Quand nous-mêmes émettons un son ( vocal, instrument) les molécules d’air vibrent et transmettent le son dans l’espace.

 

6 L’adepte, en premier lieu, prend la posture du lotus et teint le souffle qu’il inspire ; pressant ensuite son anus avec son talon gauche, il fait monter le souffle à partir du centre de la base jusqu’à la porte des joyaux non sans avoir conduit le souffle à tourner par trois fois autour du Svadhisthana ; de la le souffle monte jusqu’à l’anahata et le dépasse gagnant la Vishuddi que flanquent deux balles de chair pareilles aux testicules ; tenant toujours le souffle l’adepte conduite alors l’air inspiré jusqu’à l’ajna-cakra et le Brahmarandhra ; méditant, il réalise enfin qu’il est l’un aux trois lettres, Om. Etre pensée béatitude, au-delà de toute forme.

 

Commentaire : description classique d’un souffle conduisant à la méditation: le centre muladhara, les autres cakras, jusqu’au brahmarandhra. Dans notre série, anuloma viloma rapelle cette technique dans une version de base puisqu’ensuite le souffle redescend, qu’il n’est pas tenu en brahmarandra avant de revenir dans le cœur pour s’y maintenir en méditation uni au Soi.

Etre, pensée, béatitude est l’une des grandes triades du tantrisme : sat chit ananda, qu’on associe à deux autres triades : Iccha, Jnana, Kryia (volonté ou désir, connaissance, action) Manas, Prana, Ojas ( mental, principe de vie, énergie vitale des cakras de la base). On le verra en détail plus tard dans la formation.

 

7 Il est le Ham Sa suprême, resplendissant de la lumière de dix millions de soleils, et par qui toutes choses ont été pénétrées.

 

Commentaire : La lumière est l’un des autres grands attributs de Shiva lorsqu’il se déploie à travers son énergie : son et lumière sont des éléments fondamentaux dans la pratique du yoga et toutes les techniques de yoga mettent en vibration le son et la lumière sous une forme ou une autre. Les deux sons vibrations sous forme d’ondes.

 

8 Habitant désormais dans le lotus du cœur, il y trouve huit incitations correspondant à huit pétales ; le pétale oriental incline aux actions pieuses, le pétale d’Agni, à sommeiller, à paresser, et celui de Yama, à agir avec cruauté ; le pétale de Nirrti incite à mal faire, chez Varuni, la Déesse, git la soif des plaisirs, et chez Vayavi, l’envie de voyager ; le pétale de Soma incline à la sensualité, et celui d’Isana à rechercher les biens matériels ; au milieu du lotus git le dégout qui suit la satiété, et les étamines régissent l’état de veille ; le péricarpe, l’état de sommeil léger et l’androcée, le sommeil profond ; quant à l’état quatrième, le Ham l’atteint lorsqu’il a quitté le lotus ; il va ensuite au-delà même de cet état quatrième lorsqu’en lui s’éteint la résonnance qui circulait dans tout le corps subtil du centre de la base jusqu’au Brahmarandhra, pareille au chant d’un pur cristal. Cette résonance dont on dit qu’elle est le brahman, l’âme suprême.

 

Commentaire : «  désormais habitant dans le lotus du cœur » signifie que le yogi a uni son soi au Tout ; dans le cakra du cœur, il y a un autre centre à huit pétales qui est décrit ici ; tous les possibles sont inscrits sur les pétales. Et très intéressant, on voit que le cakra du cœur est lié aux états de veille, sommeil, sommeil profond et que c’est par lui que l’on peut accéder à l’état quatrième Tuyria, qui transcende les trois premiers états.

La résonance est le Nad, le son originel, au-delà de l’audible qui suppose le sens de l’ouïe et qui n’est pas nécessaire pour lui,  d’où s’est déployé, avec la lumière, tout l’univers et qui est le pranava Om. On sait d’ailleurs que le son ne peut se transmettre dans le vide et c’est ainsi qu’il faut le comprendre.

 

10 De ce mantra, HamSa est le Voyant, le mètre la gayatri, le dédicataire  ParamaHamsa, la semence-verbale, Ham, est la syllabe-semence (bija), c’est Lui, So est sa Shakti (son pouvoir)  et HamSa ( So Ham) la pointe acérée : je suis Lui !

 

Commentaire : lorsque HamSa ou SoHam ne font qu’un avec le yogi, ou le yogi avec lui, l’union s’est réalisée.

 

11 Ce mantra, il faut le répéter vingt et mille six cents fois, en méditant sur les six centres de nuit et de jour ; dédiant cette méditation au soleil et à la lune, au seigneur impassible, et au brahman non manifesté ; on incitera, par ce moyen, l’élément subtil et sans forme qui est au fond de nous.

 

Commentaire : cela montre que le yogi n’est plus dans le faire, mais que le mantra se récite de lui-même à travers lui qui a réalisé l’union. Il n’a plus besoin de le réciter, il l’entend comme une résonnance au gré de ses souffles subtils. La voie de Shiva est accomplie, après qu’il a déjà commencé par la voie de l’individu (il récite le mantra sans cesse toute la journée) puis l’énergie prend le relai, et enfin l’union s’est produite. 21600 fois est le nombre de répétitions par jour ; tout montre que le yogi est donc déjà un yogi réalisé.

 

12 On utilise ce mantra pour les rites d’attouchement, commençant par le cœur, on poursuit sur tous les membres en répétant l’interjection rituelle : vausat pour agni et Soma ;

 

Commentaire : ici, il est question des nyasas, massages énergétiques qui sont faits sans toucher ni la peau ni le corps avec les trois doigts d’une main (trident de Shiva) avec association de mantra. Le nyasa sur le cœur associé à un mantra met en vibration l’énergie en l’associant à la pensée.

 

13 A la fin du rite, on médite sur HamSa niché dans la grotte du coeur, c'est-à-dire sur l’âtman ;

 

Commentaire : on retrouve le cœur du cœur, deuxième centre dans ce cakra du cœur ; il est nommé Hrdaya, ( prononcer Hridaya)

 

14 De cet oiseau Agni et Soma sont les ailes ; Om est la tête dont AUM et le bindu du Om sont les trois yeux  et son visage; Rudra et sa parèdre sont les deux pattes ; telles sont les représentations qu’on utilise dans le rite double effectué à partir de la gorge ; l’union étroite entre le Hamsa et le ParamahamSa (soi et Soi)  s’accomplit en deux temps, l’union duelle et l’union absolue.

 

Commentaire : ce passage très poétique est très explicite. Le nyasa peut aussi s’effectuer sur la gorge ( Vishuddi) pour purifier le centre de la parole et qui est aussi lié  l’éther et au son.

 

15  En conclusion de ce rite, l’ajapa mantra cesse là où commence l’au-delà de la pensée.  (Unmani qui signifie absence de pensée)

 

Commentaire : En sanskrit le «  a » placé devant un nom et appelé privatif annule le sens du nom. A-japa se traduirait par non-récitation. Il n’est donc plus nécessaire de réciter le japa ( HamSa ou Soham) puisque cela se fait maintenant naturellement, l’union étant accomplie de l’âme individuelle avec l’âme universelle.

 

16 On peut aussi réaliser le son en répétant le mantra dix millions de fois ; le son se manifeste alors de dix manières comme suit : on entend d’abord chin, puis en second chini, chini ; la troisième sonorité est celle d’un cloche ; la quatrième d’un conque ; la cinquième d’un corde ; la sixième d’une cymbale, la septième d’une flûte, la huitième d’un tambour, al neuvième d’une grosse caisse, la dixième enfin est celle du tonnerre.

 

Commentaire : chin- chini – ( qu’on prononce tchin-i) est un des sons «  inaudibles » qui rend le corps léger. Ici sont décrites les différentes étapes du déploiement du son.

 

17 Il faut négliger les neuf premières sonorités et concentrer son attention sur la dixième qui est celle du tonnerre.

 

Commentaire : ici, la présence d’un maître pour «  sauter » les 9 premières étapes est nécessaire. Le texte ne le dit pas explicitement bien sûr.

 

18 A la première sonorité le corps de l’adepte sonne Chin Chini ; à la seconde, ceci disparaît ; à la troisième le lotus du cœur est percé ; à la quatrième, la tête tremble, à la cinquième, le palais suinte ; à la sixième, on boit l’ambroisie, à la septième, on voit le mystère,  à la huitième, on entend la parole, à la neuvième, le corps devient invisible, et s’ouvre l’œil divin, sans souillure, il devient le brahman à la dixième réalisant l’union de l’âme et du brahman.

 

Commentaire : sont décrits ici les différents Siddhi ( pouvoirs) atteints dans chaque palier. Les tremblements, le nectar lunaire, le percement du cœur, les pouvoirs de claire vision et claire audience,  la percée du cœur et de Urna, les tremblements, etc  sont des éléments qui reviennent toujours avant la réalisation du Soi et que le yogi doit négliger pour ne pas perdre son objectif qui est précisément cette union.

 

19. Dès lors, et par cela même, le mental individuel est détruit qui est la source des pensées et désirs comme des images et constructions mentales ( sankalpa et vikalpa) ; alors, de la cessation de ces deux activités de l’esprit mais aussi de l’extinction des actes positifs et négatifs, naît la transfiguration du disciple en SadaShiva, ( littéralement le toujours Shiva) le révélateur qui resplendit de la nature de Shakti l’omnipénétrante, qui est par essence splendeur radieuse qui est l’immaculé, l’éternel, le pur et le Om suprêmement paisible.

 

Commentaire : l’influence tantrique est claire dans cet upanisad qui n’a que faire des yama et niyama (préceptes pour accomplir de bonnes actions) puisqu’il s’agit littéralement de transcender l’incarnation ; le mental disparaît au profit d’une transmutation et SadaShiva.

 

 

En conclusion : il est important de garder à l’esprit le rôle qu’un mantra peut jouer dans une pratique même si notre visée, dans nos cours, est bien plus modeste. Il faut aussi penser les mantras en termes d’énergie sonore « vivante » et pas comme des syllabes vides. Vous savez, comme le «  Abracadabra » des contes de notre enfance : le magicien donnait vie à la formule. C’est exactement la même chose avec les mantras. Cela donnera plus de vie et de résonnance à votre pratique !

 

A lire aussi sur ce blog dans la rubrique la minute sanskrit  :  Bija et mantras

Une autre upanisad ( extrait) avec commentaire kundalini upanisad

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19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 10:10

Om ou Aum ????

 

  ou   औम्  ????

 

j'ai pu écrire cet article grâce à ce convertisseur d'écriture latine en devanagari  et Xavier Negre. ( Cliquer sur le lien).

Aujourd'hui, je vous propose quelques mots d'explications sur l'écriture de ce bija-mantra célèbrissime  ainsi que sur le processus qui a fait que l'on est passé  d'un Om simple à un AOM,  avec o doublé ; j'explique aussi pourquoi l'on a graphiquement une écriture très particulière. La symbolique de ce bija-mantra sera expliqué dans un autre article.

Om réunit toute l'essence de l'univers, de sa création à son déploiement, parce que les sons, les vibrations, (spanda - स्पन्द् ) y jouent un rôle fondamental et que pour la philosophie indienne, les lettres de l'alphabet contiennent toute l'énergie et l'essence même de cette création.

 

En sanskrit, le M est nasalisé en fin  de syllabe ; il peut s’écrire म्  c'est-à-dire la lettre  Ma, moins le a qui est symbolisé par    un petit trait vers le bas qui «  supprime » la sonorité A, il ne reste que le son M fortement nasalisé, c'est-à-dire qu’on utilise les résonateurs au niveau du nez. D’ailleurs, le sanskrit est très musical et utilise de nombreux résonateurs du visage (palais, gorge, lèvres, nez, dent) comme on utiliserait différents modes de jeu sur un instrument de musique.

Cette consone nasalisée s’écrit par un point si un mot ou syllabe suit celui-ci. 

 

Exemple  Ram : qui est la voyelle sanskrite ra + le M nasalisé

 

             रम्  s’écrira    रं  ram si un mot ou syllabe le suit.

 

Tout cela pour comprendre la transformation du AUM

 

 

Le son O comme dans rose, s’écrit  

Pour avoir le son Om il faut donc lui rajouter un m nasalisé  soit   ओ   + म्

Ce qui donne                                      ओम्

 

Mais il semblerait qu’au fil du temps le O de ce bija qui represente rien moins que la totalité de l’univers ait été déployé en diphtongue, c'est-à-dire un son « AO ». En français nous n’avons guère de diphtongue sauf dans le cas de maïs par exemple. Là, ça sonne comme le mot  Tao

 

En écriture devanâgari, on rajoute une petite barre en l’air sur le mot, qui ressemble à une sorte d’apostrophe pour obtenir cette diphtongue :   े  son simple devient     ै

 

Notre O  ओ  devient औ  A-O qu’en translittération on écrit AU

 

Notre OM devient donc AUM ; voici le processus d’écriture qui donne le fameux 

 

   Au     :      औ

+ M      :       म्

 

= AUM :   औम्

 

Le  म् est supprimé et remplacer par le point  ं  ( anusvara)  औं

 

On simplifie l’écriture   de la diphtongue + l’anusvara  en  ँ 

En ajoutant le deuxième petit trait du AO sur le côté

 

Ce qui donne    अँ  Il ne reste qu’une étape, la barre verticale s’incurve ; on obtient alors 

 

 

C'est-à-dire le son a-o-m qui est le déploiement du Om d’origine. Il semblerait que ce Om d’origine ait été allongé en diphtongue au fil du temps, au cours des récitations de ce mantra.

Ces mantras sont de l’énergie sonore pure qui agit directement sur les trois corps, puisque en eux sont contenus l’essence même de tout l’univers.

Dans un 4ème article, nous parlerons de la symbolique de chaque phonème A U M

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tous droits réservés

 

 

             

                                 Ganesha écrivant le Mahabharata sous la dictée du sage Vyasa - photo du film de P Brook

Cet article est le 3ème d'une série d'articles consacrés aux correspondances entre phonème, bija, et univers.

  • Voici le premier : yoga, son, vibration, cosmos et divin
  • Et le deuxième : bijas en mantras : l'alphabet sanskrit à la lumière de la philosophie tantrique : Ham-Sa et Aham
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17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 11:46

 

 

Aujourd’hui, quelques mots sur Rudra, un dieu très ancien qu’on utilise beaucoup en yoga thérapeutique, soit pour conserver la santé, soit pour la restaurer si une maladie survient. On comprendra mieux à la lecture de cet article pourquoi,  dans la tradition tantrique, ce dieu est dévolu à la santé. Bien sûr, on ne «  croit » pas aux dieux, dans ces pratiques de yoga, mais c’est ici toute la symbolique qui est utilisée, car les trois «  koshas » en yoga sont parcourus par des courants d’énergie qu’on peut harmoniser.

 

Il semblerait que Rudra  soit une forme très ancienne de Shiva qui au fil du temps va complètement le «  digérer » au point de le faire disparaître. Pourtant, c’est bien lui qui opère dans les protocoles de yoga thérapeutique. Cela se passe sur un plan symbolique dans lequel l’imagination a une très grande place.

 

L’étymologie du nom est compliquée car la racine sanskrite est très incertaine qui va de « rud » à «  raud » en passant par «  rukh », signifiant tour à tour pleurer, hurler, ou rouge, brillant. Ce dieu est fréquemment mentionné dans le rig veda, l’un des quatre grands vedas, texte «  fondateur » révélé par la Sruti, c'est-à-dire par l’audition, environ 1500 ans avant notre ère. Ainsi, Rudra signifierait le «  hurlant », le «  terrifiant », le «  rugissant » ce qui s’explique aisément car ce dieu est craint des rishis (sages) eux-mêmes.

Mais il y a une foule d’autres explications étymologiques ; je ne vous ai donné que les plus courantes, c’est dire que Rudra ne se laisse pas si facilement définir !

 

 

Comme pour les épithètes homériques qui accompagnent les dieux grecs tels que  « Athéna aux yeux de chouette » ou «  l’aurore aux doigts de rose », Rudra en possède lui aussi de très nombreux ; en voici quelques uns commentés :

  • « l’archet aux mille yeux » Archet, (sarva). Pourquoi l’archet ? Les sanskritistes expliquent que «  sarva », la flèche, peut être prise sur le sens symbolique car elle apporte la mort au «  pashu » au bétail, c'est-à-dire aux humains.
  • On le désigne aussi comme «  celui aux cheveux emmêlés », c'est-à-dire qui garde une nature indomptable, sauvage.
  • Il est aussi le gardien du troupeau, pashupati,  le pashu (bétail)  étant le pauvre mortel pris dans la ronde sans fin des incarnations ; Rudra en est le «  pati », le gardien.

 

Quant à  ses mille yeux, ceux-ci sont terrifiants car ils peuvent foudroyer sur place quiconque le défie. On retrouvera cette particularité plus tard dans le 3ème œil de Shiva qui peut même anéantir l’univers.

Rudra est associé au feu et il semblerait qu’il ait fini par éclipser Agni lui-même, l’ancien dieu du feu,  ce qui va avec l'étymologie qui signifierait rouge ou brillant.

 

Comme ce dieu est terrifiant, qui apporte la maladie mais aussi la guérison, et que de plus, il est un dieu indomptable, très vite on a tenté de l’adoucir en le désignant parfois comme « Shiva » qui signifie de bonne augure. C'est pourquoi dans le Rig Veda, on trouve Shiva pour désigner Rudra lui-même.  On dit de Rudra qu’il a le pouvoir d’apporter la maladie mais aussi de guérir. En lui sont donc la maladie et son remède.

 

 

Rudra associé au mot œil  aksha donne  Rudraksha, c'est-à-dire : œil de rudra. Ce terme désigne une graine de pin de l’Himalaya, dont on fait les rosaires.  Utilisés seuls, ces rudraksha ont la réputation d’être bénéfiques et on les utilise beaucoup en yoga thérapeutique.

 

Rudra joue d’ailleurs un rôle essentiel en yoga thérapeutique ; c’est l’homme-médecin qui réside dans Manipura, le cakra du feu, centre qui permet de conserver santé et vitalité en diffusant une énergie purifée à la structure énergétique. Si la maladie survient, on va activer ses propres processus de guérison via Rudra qu’on représente ni vieux-ni jeune, couvert de cendre, avec trois yeux rouges, comme des braises, car celui-ci donne  la force de se guérir soi-même. C’est la toute la symbolique de yoga thérapeutique qui explique qu’on porte en soi ses propres remèdes. Bien sûr, les protocoles thérapeutiques ne se font pas d’un coup de baguette magique… et bien sûr, tout ceci est à comprendre sur le plan « énergétique », «  symbolique ».

 

Au fur et à mesure que Rudra a décliné dans le panthéon indien, Shiva a intégré la plupart  des pouvoirs de Rudra,  comme son 3ème œil qui peut embraser sur place qui le défie dont je parlais plus haut. Etant donné que l'adjectif Shiva veut dire " de bonne augure", on comprend mieux pourquoi ce dieu a deux visages, l'un particulièrement terrifiant et destructeur.

 

 Malgré tout, en yoga thérapeutique, on conserve bien la distinction entre  Rudra et Shiva, et c’est à travers l'énergie guérisseuse et très puissante de Rudra qu'on opère la guérison, même si Rudra au fond, est l’une des énergies de Shiva.

 

 

 

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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 09:40
Soulager les symptomes du covid avec les huiles essentielles et l'homéopathie + un peu de yoga

Voici quelques conseils, testés par moi-même, si vous avez le covid et que bien sûr, vos symptômes restent bénins. C'est à dire fièvre modérée ( 38,5) , essoufflement modéré, toux persistante mais pas asphyxiante,   gorge enflammée, douleurs d'estomac.

1) Pendant la maladie

  • Associer ravinstara, tea tree si la fatigue est intense, que vous êtes au lit, incapable de bouger ; une goutte de chaque dans une cuillerée de miel, miel de thym de préférence, sinon, ce que vous avez.
  • Si vous toussez, rajoutez eucalyptus et thym, une goutte de chaque. ( en plus des lavages de nez avec un lotta)
  • Diffuser ces mêmes huiles dans votre pièce que vous aérez plusieurs fois par jour
  • Si vous avez des maux d'estomac, les massages avec quelques gouttes de menthe poivrée dans un peu d'huile neutre, peuvent aider à calmer la sensation de pierre dans l'estomac.
  • par ailleurs, buvez beaucoup de tisane de thym, romarin, eucalyptus pour vous hydrater.

2) Après la maladie, pour récupérer

  • Acheter en pharmacie : 4 doses de  natrum muriaticum   ( et non granules) en 9ch  12 ch 15ch 30 ch

pendant 4 jours : prendre chaque jour une dose dans l'ordre croissant, puis arrêter deux trois jours.

Si la fatigue a disparu, c'est parfait; sinon, recommencez une seconde fois.

3) faire du yoga malade

Vous pouvez aussi faire du yoga, même si vous êtes au fond de votre lit; c'est la qualité de l'association pensée-pranayama-cakra Ajna qui sera le plus important. Voici une mini séance de 15 minutes que vous pouvez faire adossé à des oreilles en position semi-assise si vous êtes trop fatigué pour vous redressez dans votre lit.

  • Hasta drishti sur cinq minutes 
  • + Nadishodana sur 5 minutes, plusieurs fois dans la journée ;   associé à Hasta drishti vos défenses immunitaires seront " boostées" et l'énergie circulera mieux.
  • Finir en nidra simple, c'est à dire que vous associez chaque point de votre corps à votre pensée en envoyant de l'énergie guérisseuse ( à partir d'ajna) en commençant pas les mains, puis les bras, etc, ensuite les pieds jusqu'aux hanches, puis le bassin, le buste, le cou, la tête, en sentant bien l'énergie qui va dans le corps physique et au-delà.
  • Cela fait une mini-séance de 15 minutes que vous pouvez faire une à trois fois dans la journée suivant votre état physique, en y associant bien sûr votre pensée lumineuse, guérisseuse  (ajna)

 

 

Important :

Bien sûr, tout cela n'est pas "miraculeux", c'est juste une aide pour améliorer un peu l'état physique et énergétique et permettre à la convalescence d'être plus sereine ; ensuite, suivant l'âge ( j'ai 60 ans) l'état général, et surtout la structure de chacun les choses n'évolueront pas de la même façon.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 10:27

 

 

Qui est Mahakala ?

 

Mahākāla est un ce qu’on appelle en sanskrit un bahuvrihi qui est analysé de plusieurs façons différentes ; voici la première proposition

1) Il serait composé de mahā "grand " et kāla "fragment de temps ", dont le nom signifierait littéralement «  grand temps » avec l’idée que ce temps est si «  vaste » qu’il est infini et le dépasse ou bien se trouve comme en dehors de lui.

Kāla काल, en sanskrit est un espace de temps, une fragmentation de temps et aussi une unité de temps qui corresponde à 144 secondes. 

2) La deuxième proposition est que son nom serait composé de Mahâ dont le sens ne change pas, mais cette fois-ci kâla  signifie « noir ».  Il devient en quelque sorte un proche parent de Kali la parèdre de Shiva, dite déesse noire (le I est féminin et le A est masculin) qui porte une couronne de crânes.

Dans cette optique, Mahâkalâ devient également un parent proche du dieu de la mort indien Yama.

Malgré les nuances qui changent au gré des  traductions, il y a dans de nombreux textes l’idée forte, puissante, de grande rupture, de fragmentation, de mort. On dit aussi que Mahâkalâ est au final l’une des représentations de Shiva, de la grande conscience, et du Pralaya qui apporte la dissolution de tout ce qui a été construit.  Au moment de la mort, Shiva vient prendre la vie de l’individu, mais c’est aussi le passeur. Il existe comme vide absolu d’où sa parenté avec Talucakra, ce cakra qui se trouve sous l’occiput et qui absorbe et dissout dans certaines techniques des vieux schémas, de vieilles énergies dans le vide.

Il a donc un double aspect, puisqu’il peut tout en prenant la vie, délivrer le mantra du passage.

Dans toutes les traditions, il y a des gardiens du seuil, du passage, et les connaître permet de pouvoir négocier avec yeux. Chez les Grecs, par exemple,  Charron est aussi un passeur même si son rôle est différent et Cerbère est un gardien du seuil. La mort est également abondamment représentée. Au Moyen-âge, pendant  la grande Peste, on la représentait avec une faux.

En yoga comme en yoga Nidra, ce qui est intéressant, c’est d’avoir soi-même sa propre représentation de la mort sans qu’elle soit absolument  un  homme ou une femme. Il est bon aussi pour travailler en yoga sur la mort,  de  permettre à cette représentation d’englober le pire comme le plus suave.  Le but est de pouvoir s’habituer à l’idée de la mort et de pouvoir surmonter la peur qu’elle génère afin d' être plus serein le jour où elle viendra nous chercher.

On dit que Mahâkalâ est attiré de deux façons : soit par les êtres ordinaires qui respirent, soit par ceux qui sont sans air. Dans ce cas, s’il se présente sur des rétentions à vide, il  n’y a pas obligation de nous emmener dans le monde des morts et on peut alors discuter avec lui. Il peut alors donner la connaissance de la vie dans la mort. C’est pour cela que dans certaines techniques de yoga ou yoga Nidra, on travaille des rétentions de souffle très puissantes à vide, afin de le voir apparaître, de surmonter sa peur, de s’habituer à lui et de pouvoir lui demander le mot de passe pour traverser une porte étroite. Ce peut être un moment douloureux de la vie, un deuil, une mue, puisque nos sociétés sont vides de toutes formes de rites aujourd’hui. Il permet alors de passer une porte étroite, gardée comme elles le sont toutes, par le gardien du seuil qu’il est lui-même.

Mais cela peut se faire aussi au moment de la mort, lors du râle de l’agonie, si l’on est prêt.

Nos sociétés sont dans une contradiction absolue en mettant la mort en scène à travers des reportages ou des films, et en même temps, vieillesses et morts sont occultées car nos sociétés sont  tournées  vers la quête de la jeunesse éternelle et de l’immortalité.

 Le yoga permet d’aborder cette peur fondamentale qu’est la peur de la mort, dont découlent toutes les autres peurs, à travers Mahakala. Cela demande bien sûr de la maturité et une foi  absolue en la vie et en soi-même, comme faisant partie d’un tout plus vaste.

Dans la série 13 de la formation de yoga nidra que je propose, de nombreuses techniques autour de mahakala et de la mort sont proposées. Cette série porte un nombre symbolique, celui de la transformation, et est proposée après la fin de la formation, car elle demande beaucoup de maturité pour faire face à la mort.

Dans son film le 7ème sceau, Ingmar Bergman met en scène  la Mort et le Chevalier qui jouent une partie d’échecs pour retarder précisément la mort du chevalier, car la Mort est venue la lui prendre et le Chevalier tente de négocier.

 

 

 

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 08:40

 

Les granthis

 

Que sont les granthis ?

 

Le mot signifie en sanskrit «  nœud » ; ce sont des nœuds énergétiques qui sont au nombre de trois ; ce sont aussi les trois rencontres d’une vie  puisque à travers le   nœud de l’animalité,  de l’ego, ou du mental,  si l’on mène une quête spirituelle,  des questions se poseront forcément à nous à travers ces trois rencontres.

Ces boules d’énergie figée, tissées par les nadis qui se croisent à cet endroit et dans lesquels le prana s’est emberlificoté jusqu’à se cristalliser, lient l’individu corps et âme à ce qui a été tissé par le passé, proche ou très lointain, et la marge de liberté est devenu quasi-inexistante parce que ces nœuds ligotent l’individu au sens propre : la vie se passe dans l’inconscience la plus totale, dans la réactivité par rapport à ce qui a été vécu, connu,  et aussi dans l’inquiétude.

 

Le rôle du yoga et du pranayama

 

Mais dès qu’il y a une quête, une recherche, l’individu prend conscience de ces héritages, de quelques natures qu’ils soient, et c’est là que le yoga intervient. Sans même parler d’éveil et de montée de Kundalini, de nombreuses techniques de yoga donnent des outils pour desserrer un peu les nœuds, permettre à  l’énergie de mieux circuler, et à la  conscience lumineuse d’éclairer  ces nœuds, donc tout peut changer.

 

On voit bien qu’il ne s’agit pas ici de faire monter Kundalini pour trancher ces nœuds, ce qui n’est l’apanage que des éveillés,  mais d’utiliser les techniques de yoga pour faire en sorte que le prana se remette à circuler harmonieusement dans ces granthis.

Car c’est avant tout grâce au pranayama ainsi qu’à la méditation qu’on peut agir sur les granthis. Mais que sont-ils exactement ?

 

Description de chaque nœud

 

Le nœud de la base  appelé Brahma granthi représente notre animalité. Situé dans le cakra de la base, il est lié à l’instinct de survie,  la peur de la mort, le besoin de sécurité, d’abri, de consommation sur tous les plans ;  c’est aussi le  lieu l’héritage karmique ou héréditaire avec tout ce que cela implique. On comprend que plus le nœud  est serré, plus les caractéristiques décrites ci-dessus tournent à l’obsession.

 A l’inverse, l’individu peut trouver une forme de paix, de détachement, de confiance si le prana se remet à circuler.

 

 

Le nœud dans le cakra du cœur, Vishnou granthi est celui de la personnalité et de l’égo. Tout le monde fustige l’ego mais c’est ridicule. Ce n’est pas l’homme à abattre. Il s’agit juste de comprendre que l’individu n’est pas lui. Sa personnalité, oui, c’est l’ego, mais c’est uniquement si l’individu s’identifie à sa personnalité  que commencent les problèmes, car en lui-même, l’ego est un bon lieutenant

L’illusion de séparation  - car chaque individu est le reflet du tout et n’en est séparé qu’illusoirement - le pousse à rechercher par-dessus tout une sécurité affective et à développer sa personnalité.

 Quand le nœud se libère, c’est l’amour avec un grand A ;  pas l’amour humain, passionnel, possessif ou inquiet de la perte ; mais l’amour universel, celui des mystiques. En se libérant, en se desserrant, le granthi offre une toute autre compréhension de l’amour qui n’est plus un besoin ou de donner ou de prendre, car le don de soi ne vaut pas mieux que la possession, mais une forme bien plus universelle et libérée de la notion d’individualité.

L’individu se «  désolidarise » de son ego,  réalise qu’il fait partie d’un tout plus vaste que lui, et cette découverte est lumineuse, pleine de félicité. A partir de là, le point de vue change, s’éclaire, s’élargit, et c’est la porte ouverte à une conscience plus éclairée, plus lumineuse, plus intuitive.

 

Le dernier nœud, Rudra Granthi, est le nœud de l’intellect, du raisonnement, des constructions mentales car le monde n’est jamais que la construction mentale de chaque individu, ce qui faisait dire à Maharshi, à chaque visiteur qui posait telle ou telle question. «  Il existe dans votre mental mais vous ne résoudrez pas ainsi la question du qui suis-je ? » Résolvez-là et le reste disparaitra. Il enferme l’individu dans ses propres croyances, conditionnements mentaux dus à son éducation, à la culture de son époque et de la société à laquelle il appartient,  etc. En un mot, l’individu tient dur comme fer à ses propres avis, raisonnements, jugements, points de vue, croyances, constructions mentales.  Sans doute pour se rassurer car tout cela le limite horriblement et l’empêche, sur le plan du yoga par exemple,  d’entrer dans des méditations profondes où la pensée se dissout complètement.

 

Si le nœud se desserre un peu, c’est un océan qui se déverse là, et l’individu gagne un plan humain supérieur sans jugement ; buddhi peut mieux laisser passer sa lumière. La connaissance ne passe plus par l’intellect mais par le cœur car l’intuition s’élève. Il n’a plus besoin d’avoir des pensées, des avis, des raisonnements sur tout qui le rassurent et lui donne l’impression de contrôler le monde. Il n’a plus besoin de penser du tout.

 

En conclusion

 

Comme il est très rare de pouvoir éveiller Kundalini qui tranche les nœuds en s’élevant, différentes techniques de yoga sont proposées pour que le prana circule mieux et que la claire conscience éclaire ces nœuds : c’est déjà beaucoup !  Une vie entière peut changer. L’individu n’est plus ligoté à un destin, une fatalité, mais peut trouver son propre espace de liberté ; il cesse d’être un «  pashu », c'est-à-dire un élément du troupeau humain, sans rien de péjoratif, bien sûr.

Mais il y a une condition : celle de faire sans attente de résultat, car là où il y a calcul, il y a cristallisation de l’intention qui donne précisément le résultat inverse de ce qui est espéré, calculé. C’est difficile. Il faut alors juste s’en remettre à sa propre confiance, faire sans relâche, saisir en même temps la saveur de l’instant et s’abandonner à quelque chose de plus grand que soi, qui s’appelle la grâce.

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 Dans les différentes formations que je propose, de nombreuses techniques sur les granthis, aussi bien en yoga ( école du Nord-Est de l'Inde) qu'en yoga nidra sont proposées.

 

 

 

 

 
 

 

 

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9 octobre 2021 6 09 /10 /octobre /2021 09:14

Anjana est la mère d'Hanuman, personnage célèbre du Ramayana puisqu'il est d'une fidélité absolue à Rama, le prince en exil.  Anjaneya signifie le fils d'Anjana. + Asana la posture.C'est donc la posture du fils d'Anjana! Un bel hommage à la maman!

Nous avons déjà rencontré cette posture en version debout, la posture d'Hanuman, ( cliquer sur le lien pour avoir accès à la fiche et la vidéo .

Je vous la présente aujourd'hui en version au sol. Suivant les uns ou les autres, certains préfèreront celle-ci, d'autres, surtout si leurs genoux sont fragiles, préfèreront celle debout.

Tout le monde peut la faire, précaution tout de même pour les cardiaques : dans ce cas, ne pas pousser les rétentions de souffle, ni arquer le corps trop vers l'arrière.

Physiologiquement les effets  debout ou au sol ne sont pas tout à fait les mêmes, mais sur le plan de l'énergie, c'est une posture qui permet un travail en profondeur sur le cakra du cœur et qui étire bien le corps.

Physiologiquement elle est excellente pour :

  • Etirer le psoas
  • Etirer les muscles des cuisses
  • Etirer la colonne
  • Redresser les épaules
  • Assouplir

Sur le plan de l'énergie, elle permet un travail :

  • sur les nadis ida et pingala ( dans ce cas en début de séance Mantra Iam à gauche er Ram à droite)
  • Sur le cakra du coeur ( dans ce cas en milieu de séance, mantra So Ham ou Ham Sa)
  • L'énergie qui circule dans tout le corps

Ci-joint la vidéo qui explique comment la faire

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