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Art Et Yoga

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Bienvenue sur Art et yoga, blog de Valérie Beck,  complémentaire  du site www.art-et-yoga.fr. Vous trouverez dans ces pages de quoi organiser vos séances, découvrir des techniques de yoga, trouver des renseignements sur nos cours par correspondance, et de nombreux autres articles. Diplômée en yoga, yoga nidra, yoga thérapeutique, je suis des études de sanskrit. Pourquoi art et yoga? Parce qu'en parallèle je suis musicienne et danseuse. En Inde, les arts et le yoga permettent d'atteindre Moksha, but ultime de l'art et du yoga!

 

 

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15 octobre 2023 7 15 /10 /octobre /2023 09:21

 

J’ai lu avec grand intérêt le livre de Rekha Tandon, Odissi as yoga.  J’en résume ici les premiers chapitres, vraiment passionnants.

 Dans un autre article, je commenterai de mon point de vue de danseuse et pratiquante de yoga sa vision que je ne partage pas, même si je reconnais qu’elle est la première à essayer de poser des jalons pour replacer l’Odissi dans un cadre vraiment spirituel, ce qui au fond, n’est toujours pas le cas. Car elle écrit en préface de son livre : «  Explorer les principes du yoga dans la danse indienne et construire une pratique artistique tangible basée sur cette compréhension est le but de ce livre. »  Hors, il me semble qu’elle a une connaissance bien superficielle du yoga, ce qui n’est pas le cas de la danse Odissi.

 

Les contradictions et les zones d’ombre.

 

La première chose à savoir, et qui est pour le moins surprenante est que l’Odissi est transmis comme un héritage ancien, alors que ce style a été complètement recréé au 20ème siècle en s’inspirant de diverses sources qui sont toutes éloignées de ce qu’a été cette danse de temple au 12ème siècle, lors de son apogée. 

La deuxième, que cet «  héritage » est transmis avec l’idée que s’écarter de cet enseignement fait perdre l’efficacité spirituelle, que seul le guru détient et peut donner.

 

Ce sont ces deux affirmations que Rekha développe et questionne dans ses premiers chapitres. Elle revient sur l’historique qu’elle résume ainsi :

 

Qu’est ce que l’Odissi aujourd’hui ?

 

Une construction synthétique d’un matériel culturel brut créé au milieu du 20ème siècle et qui contraste avec l’idée d’un produit fini  avec le sous-titre que c’est un héritage ancien qui doit être gardé aussi intact que possible. Le phénomène de transcendance à travers la pratique est livré tel quel sans explication.

 

 

Quelques mots sur ce que l’on sait de l’Odissi dans le passé :

 

Les temples ont été construits entre le 6ème et le 12ème siècle ; danse et temple sont inextricablement liés à partir du 7ème siècle :

  • Le culte de Jagannath est à son apogée à Puri au 12ème siècle ; il  s’incarne dans une forme humaine, sous l’aspect Krishna ; son grand amour est Radha et leur relation la lui permet une fusion avec le Soi. Tout cela est raconté dans la Gita Govinda écrite par Jayadeva
  • Ces poèmes sont évoqués en sculpture à travers les centaines d’alasyakanya qui sont des jeunes filles qui ornent les façades de temple dans des poses souvent langoureuses, et toujours extrêmement gracieuses.
  • Dès le 7ème siècle, on trouve dans les archives des temples les mentions des Maharis, servantes-danseuses-épouses de Jagannath ainsi qu’un rituel de danse pour ces Maharis ou devadasis. C’est au 7ème siècle, que le tantrisme[1] éclot au sein du courant dominant shivaïte.
  • Il est presque certain qu’à partir du 10ème siècle, la danse féminine dans ce contexte tantrique ; la danse est sans doute alors vécu comme un «  yoga » c'est-à-dire un moyen d’union ou est réalisée par des devadasis-yogini.   Rien ne le prouve cependant.
  • Shiva/Shakti, les deux pôles d’un tout,   au cœur du tantrisme au 10/ 11ème siècle, qui deviendra Jagannath,  Dieu tutélaire de l’Orissa, lequel s’incarnera dans une forme humaine en Krishna, sous-tendent cette danse féminine mais qui pourrait transcender le genre.
  • Il faut comprendre tout cela simplement comme des variations émanant d’un point unique qui se décline en différents aspects.
  • Au 12ème siècle, l’architecture des temples et leurs sculptures fleurissent dans toute  cette région. Un espace nouveau est créé au sein des temples, appelé Natya[2] mandapa, pour les prêtresses-danseuses. Il est réservé au culte à travers la danse. C’est là que sont sculptées des centaines d’alasyakanya qui serviront de base pour reconstruire la danse de ces temples après qu’elle ait été perdue.
  • Malheureusement, au 16ème siècle, les invasions musulmanes mettent un point final à ces rituels dansés ; la vie dans les temples s’arrête. Ils sont fermés, leurs occupants chassés.
  • Ils sembleraient qu’à partir de cette date, pour gagner leur vie, les Maharis dansent pour qui «  veut » mais peu à peu, leur réputation chute et elles sont progressivement assimilées à des courtisanes, ce qu’elles étaient peut-être occasionnellement pour gagner leur vie. La danse elle-même se perd et le lien avec le tantrisme.

 

 

Recréer un style de toute pièce : telle est l’odissi aujourd’hui

 

 

En 1947, la situation est tragique, car sous la gouvernance anglaise et son puritanisme, celles qui se nomment encore Maharis, souvent descendantes très très lointaines Maharis (quatre siècles ont passé) reçoivent l’enseignement de leur mère ; elles sont considérées comme des prostituées. 4 siècles ont passé qui ont peu à peu effacé toutes traces de ces rituels dansés, de ce lien puissant avec le divin, la racine sanskrit Di désignant la lumière, car son et lumière sont au cœur du tantrisme.

 

Mais heureusement, avec l’indépendance de l’Inde et grâce à l’appui d’artistes comme Rabindranath Tagore qui la défend avec vigueur, la danse va peu à peu reprendre une place digne et honorable en Inde, et même devenir une raison de fierté nationale. Mais qu’on ne s’y trompe pas : elle devra d’abord faire face à sa très mauvaise réputation, puis, quand le pas sera franchi, va être  recréée de toute pièce et n’aura plus grand-chose à voir avec ce qu’elle fut au 12ème siècle, l’âge d’or du tantrisme dans cette région. Même si certaines femmes se disaient encore descendante de Mahari, plus aucune d’elle ne dansaient dans les temples, ni ne recevaient une formation dans un cadre  sacré comme cela avait été le cas 8 siècles plus tôt.

 

Toujours est-il que la région nouvelle appelée Odisha en fera son fer de lance pour se construire une identité. Cela ne se fera pas tout seul, car les préjugés envers les danseuses considérées comme moins que rien, aura la vie dure. Au début, aucune «  jeune fille de bonne famille » n’est autorisée à prendre des cours. Mais peu à peu, après 1950, le changement est favorable pour «  ressusciter » la danse. Dans le même temps on découvre que les Maharis étaient les épouses de Jagannath, mais la danse est perdue ; l’Odisha voit dans la restauration de la danse l’occasion d’affirmer sa singularité régionale. Jagannath en devient le symbole comme Nataraja l’est pour le baratha natyam (qui a vécu la même chose)

 

Cependant,  la danse va renaître non pas dans les temples, mais au théâtre. C’est un fait à noter important.  C’est à ce moment que la danse va prendre le nom d’Odissi ;  en 1953, à Cuttack,   Priyambada Mohanty présente une pièce de quelques minutes lors d’un festival et l’un des membres du jury, le docteur Charles Fabri, historien de l’art, la «  baptise » Odissi

 

 

Jayantika et les pionniers de l’Odissi

 

 

Se forme alors un groupe de recherche, en 1957, appelé le Jayantika et composé de ceux qui seront les pionniers de la reconstruction (ou plutôt recréation) de l’Odissi : parmi eux : Pankaj Charan Das, Kelucharan Mohapatra,  Deb Prasad Das, Mayadhar Rauth.

 

Ils vont abondamment puiser dans la tradition des gotipuas[3], jeunes garçons élevés comme des danseuses dont les chorégraphies «  régionales » sont assez acrobatiques ; c’est là qu’ils puisent le matériel rythmique, mélodique, chanté ; ils s’inspirent aussi de ce que la baratha-natyam a construit ;  les sculptures sont examinées soigneusement et toutes leurs postures et gestes sont répertoriées. Les traités théâtraux seront aussi examinés à la loupe tel le natya sastra du légendaire Barathi (qui donnera son nom à l’Inde). On s’inspire de Jayadeva et de ses poèmes pour construire des abhinayas. La danseuse Sanjukta Panigrahi sera une collaboratrice très importante pour Kelucharan Mohapatra, même si son travail restera dans l’ombre du guru et pour cause, voir un peu plus loin. Malheureusement, très vite, les pionniers ne seront pas d’accord entre eux, et chacun finira par travailler dans son coin, plus ou moins amer et/ou fâché à vie.

 

Malgré tout, le répertoire va quand même surgir entre les années 1960 et 1970

 

En 1968, le Dr Vatsyayan souligne le fait que tous les styles de danse classiques partagent le principe fondamental qu’elles constituent des formes de sadhana[4]. Ses écrits vont avoir un grand retentissement et sont la cause de l’intérêt grandissant pour la danse indienne « classicisée » comme l’Odissi ou le baratha natyam, d’un point de vue philosophique.

 

Cette même idée va renforcer le statu du guru comme gardien de la connaissance. Il se met à bénéficier d’une inconditionnelle déférence et cela créé des hiérarchies pas toujours propices au but recherché à travers la danse. Ils se déclarent seuls gardiens de la connaissance, et leurs élèves, principalement des filles, sont à la fois leurs interprètes et leurs mécènes. Elles paient leur enseignement, leur permettant  ainsi de vivre et de mener leurs recherches.

 

Mais de là découlent deux problématiques : premièrement,  l’élève doit accepter tel quel l’enseignement sans jamais remettre en cause l’enseignement  ni le pouvoir «  spirituel » de son guru ; deuxièmement,  la danse enseignée est présentée comme étant ancestrale et authentique alors qu’elle n’a même pas une vingtaine d’années dans les années 1970. Jusqu’aux années 2000, plusieurs témoignages confirment l’abandon absolu au guru, sous prétexte de faire mourir son ego ; le souci, c’est que l’ego du guru, lui, était souvent bien actif !

 

Delà découlent plusieurs peurs, craintes, blocages cher les élèves/interprètes :

  • Celle d’être exclu et de perdre le lien avec le spirituel si on ose se séparer de son guru ou si on prend des cours avec un autre guru pour découvrir un autre enseignement, ce qui est – tacitement ou pas – interdit.
  • L’interdiction de modifier quoi que ce soit dans la pratique dansée ; tout est fait au millimètre, ce qui fait que tout le monde danse exactement la même chose de la même façon dans chaque école ou le  guru s’autoproclame guru.
  • L’impossibilité de créer un répertoire autre que celui que le guru transmet sous peine là aussi d’exclusion. Cette exclusion est terrifiante pour des élèves soumis, qui ont pleine confiance en leur guru et en sa manne spirituelle qui leur est alors retirée.

 

Rekha Tandon écrit : «  Ironiquement, l’hésitation et l’incapacité des danseurs qualifiés à travailler avec des visions différentes, indépendantes, reste directement proportionnelle à l’intensité de la relation guru-élève qui sous entend que son ego doit céder devant lui. Ce qui fait que tout le monde accepte de façon inconditionnelle la parole du guru. »

 

Dinanath Pathy, artiste indien à l’esprit avisé, quant à lui, écrit : «  La danse qu’ils créèrent ou fabriquèrent n’était pas authentiquement traditionnelle mais authentiquement contemporaine »

 

Une autre chose est aussi à souligner par rapport à la transmission de cet « héritage ancestral et authentique » : le guru, gardien jaloux du style, pouvait très bien à 20 ans d’écart, transmettre une chorégraphie dont le titre n’avait pas changé mais qui modifiée, remaniée, transformée, présentait  en un mot d’importants changements…

 

Enfin, il est bon de savoir que chaque école détermine ce qui est correct ou incorrect suivant ses propres critères puisque le groupe Jayantika n’a eu qu’une durée de vie très courte, quelques années seulement, avant que tout le monde se sépare pour travailler dans son coin, plus ou moins fâché, vexé, meurtri.

 Ce correct/incorrect n’est, d’ailleurs, jamais expliqué ou analysé par le guru : c’est comme ça, un point c’est tout. De même, toute discussion métaphysique est complètement absente des cours de danse…

 

Enfin, quant au lien avec le tantrisme, ce qui est certain c’est que pendant plus de quatre siècle, le tantrisme avait une telle mauvaise réputation en Inde qu’il fut progressivement délibérément ignoré (au moins en apparence car son enseignement continua dans le secret) ; on lui associait le sexe, ce qui faisait frissonner d’horreur l’Inde toute entière devenue, sous son double joug musulman et anglais, puritaine. 

La grande contradiction aujourd’hui est que tout le monde admet que l’Odissi recréé de toute pièce aujourd’hui est par nature spirituelle, tantrique, mais personne n’en apporte la moindre preuve.

Beaucoup pensent qu’il suffit d’être éveillé à soi-même (comment ? mystère !) pour que la danse se fasse à travers le danseur indépendamment de lui et soit la preuve de sa nature spirituelle. Encore sans doute une histoire de «  pleine conscience » tellement à la mode aujourd’hui, mais qui s’acquiert «  sans effort ». Pourtant,  l’une des triades tantriques est : Iccha Jnana Kryia : volonté, connaissance, action.

 

[1] Principe philosophique que cherche à unir conscience ( shiva) et énergie ( shakti)  pour fusionner dans le Soi – parashiva- en utilisant les différents corps ou koshas considérés comme temple grâce auquel l’alchimie peut se faire à travers des techniques qui utilisent le corps comme creuset et point de départ.

[2] Natya est un terme sanskrit qui désigne tout performance théâtrale, y compris la danse, et bien avant la création des théâtres puisque le natya sastra – traité de natya – attribué à Barratha

[3] On sait peu de choses sur l’historique des gotipuas, sans doute comme les onnagatas, hommes qui remplacent les actrices sur scène interdites à la même époque au Japon, deviennent-ils les dépositaires de la danse car les femmes n’en n’ont plus le droit. On a alors eu recours à de jeunes garçons aux traits féminins jusqu’à ce que la puberté leur fasse perdre leur aspect féminin

[4] En sanskrit sadhana साधन  signifie réalisation ; dans un contexte spirituel, il désigne l’engagement dans une voie mystique, quelle qu’elle soit,  par une pratique quotidienne, qui n’est pas nécessairement physique.

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29 septembre 2023 5 29 /09 /septembre /2023 12:49

Cette vidéo est extraite d'un ensemble de 12 leçons spécialement conçues pour les débutants, pour ceux qui ont peu de temps, ou encore pour ceux qui commencent très tardivement. Cet ensemble propose une formation complète ET accessible à tous.

Urdhva : vers le haut Mukha : le museau Svana : le chien Asana : la posture

C’est donc la posture du chien qui regarde vers le haut. Elle est exigeante car elle fait travailler tout le corps en extension ; elle est excellente pour dynamiser l’énergie car elle stimule tous les points du feu.

Elle peut se faire en statique ou en dynamique avec des souffles sur le rythme 1 4 2 ou des souffles de Bhastrika. On lui associe une visualisation dans l’axe ou dans l’un des points du feu pour stimuler ceux-ci (base, ventre, gorge, yeux et axe)

Il n’y a pas de contre indication même si elle est puissante, et demande de l’endurance. Tout le monde peut la travailler!

Je vous propose après les explications vidéos, de la faire avec moi sur une petite minute en version dynamique.

Faites régulièrement, vous verrez qu'elle donne un confort extraordinaire au corps physique et qu'elle booste l'énergie.

 Bienfaits :

  • Ils sont surtout au niveau de l’énergie et du système ostéo articulaire  car elle dénoue toutes les tensions physiques et énergétiques des deux corps.
  • Elle redynamise aussi beaucoup,  en plus de détendre le corps,
  • Elle stimule le système immunitaire, donc elle est bonne pour la santé
  • Elle donne beaucoup de recul, d’endurance, et de stabilité

 

Durée :

  • Au début 1 à  2 minutes pour commencer  et  jusqu’à 5 minutes qui sont une bonne dose
  • A placer plutôt en début de séance après une posture debout s’il y en a une au programme
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17 septembre 2023 7 17 /09 /septembre /2023 23:00

 

 

Voici une nouvelle technique de yoga nidra pour s'entraîner, encore et toujours, à garder le fil de conscience au coeur du sommeil profond. C'est là le véritable but du yoga nidra que d'arriver à l'état quatrième, Turyia.

Mais en attendant, beaucoup de techniques permettent déjà d'éclairer ses nuits, de les rendre plus "sattivques" c'est à dire plus claires et plus conscientes, plutôt que de dormir d'un sommeil " brut" dont on ne garde rien au réveil, ou, au contraire, d'avoir un sommeil agité, qui laisse fatigué malgré la nuit de repos.

La technique est simple, elle dure 20 minutes, elle insiste sur le mantra Ham Sah, son naturel du souffle et sur la lumière avec laquelle on fusionne après avoir fait la technique du souffle tombé dans le cœur.

Il ne s'agit bien sûr pas du cœur physiologique, mais du " cœur" du cakra anahata, hridaya, où git le jivatman qui est le reflet de l'atmân lui-même. Autrement dit, un éclat divin caché au plus profond de chaque être humain, qui, quoique l'on fasse, reste relié au tout, même si on l'ignore la plupart du temps, à moins d'avoir trouvé l'éveil.

Pour faire le souffle tombé dans le cœur, on inspire jusqu'à la fontanelle, sans trop d'air, on retient quelques secondes, puis, d'un seul coup, on expire et on " tombe"  dans le vide du cœur; ce " vide" est un espace qui se veut libre de tout contenu égotique. ( Une fois encore, l'ego n'est pas le monstre qu'on présente toujours, mais un bon petit ministre si on sait négocier avec lui. Mais il n'est que de passage, il disparaîtra.)

Il faut vraiment avoir cette impression d'espace et de " tomber" littéralement au centre du cœur en s'endormant tout en se sentant baigné, inondé et irradiant la lumière.

 

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Si vous faites la technique dans la journée comme entraînement, pensez à la fin de la technique à relancer le souffle et à reprendre conscience des différentes parties de votre corps.

Si vous la faites avant de vous mettre au lit, vous ferez cette prise de conscience au réveil.

 

 

 

 

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12 septembre 2023 2 12 /09 /septembre /2023 08:32

Petite vidéo à la demande de mes élèves.

J'avais déjà consacré un article à la lecture, mais en vidéo, c'est plus vivant.

Vous avez en description de la vidéo des liens vers d'autres articles du blog !

Bonne lecture!

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4 septembre 2023 1 04 /09 /septembre /2023 06:58

 

Dans les écoles tantriques, pas de postures puis de contre-postures ; c'est l'énergie qui guide la pratique; pour autant, il ne faut pas oublier d'intégrer régulièrement dans sa pratique des : 

  • postures debout,
  • d'équilibre,
  • des flexions avant,
  • des flexions arrière,
  • des inversions,
  • des postures au sol en torsion ou pas, etc,

 

Et puis, surtout, une fois que l'énergie est mise sous tension, de l'intensifier grâce au mudra, afin de subtiliser le souffle; peut alors commencer le travail du pranayama, qui, effaçant peu à peu le corps, permettra ensuite d'entrer plus facilement dans une concentration et/ou une méditation!

Quelle est la différence entre flexion arrière et inversion ? Les inversions requièrent d'avoir les pieds plus haut que la tête : c'est le cas dans la chandelle, ou viparita karani mudra, mais pas dans le chameau!

 

Quelques idées parmi des dizaines :

  1. flexion avant : pince, demi pince, tortue ; padahastasana
  2. arrière : cobra, chameau, colombe, cakrasana au sol
  3. équilibre : kakasana ( sur les mains) ; arbre, garudasana ( debout)
  4. posture debout : natarajasana; garudasana;
  5. torsion : demi lotus lié, goraksha lié; ardha-matsyendrasana
  6. inversion   : viparita karani, chandelle; shirsasana

 

  1. nadi : tolangulasana; janushirsanana;  demi-pince, demi sauterelle
  2. cakra base : dithryatasana; tortue ( en liaision avec ajna)
  3. pubis : posture du poisson; crocodiles, la série avec des souffles à vide ; l'aigle dans sa dernière phase ; cygne 
  4. ventre : la pince ( en liaison avec les points du feu)
  5. coeur : colombe, arbre; aigle ( phase 1) marici; natarajasana
  6. gorge : ustrasana; grenouille ( travail de souffle spécifique)

 

 

Des questions ? Posez-les dans les commentaires, je me ferai un plaisir d'y répondre.

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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 08:10

Cette vidéo n'est pas une séance  yoga mais des exercices  avec une visée purement ostéo-articulaire !

 

Voici six exercices pour prendre soin de son dos :  ils sont proposés en prévention, et non comme protocole de guérison.

- Ils  exploitent trois directions  : vers l'avant, vers l'arrière, en torsion, proposent des étirements ou des renforcements musculaires.

- Ils sont doux, tout le monde peut les faire, et très efficaces!

- Grâce au chapitrage, vous pouvez sélectionner un ou deux et les répéter trois fois par exemple et changer le lendemain.

- Toute la série assure un véritable essorage, étirement de la colonne, doublé d'un renforcement musculaire des muscles de tout le dos.

 

Tout cela en 10 minutes !

 

Ce sont des exercices que je pratique moi même régulièrement, car j'ai une lombaire fêlée, donc une scoliose qui induit sciatique, lombalgie et autre joyeuseté; grâce à ces exercices, le dos garde son confort et sa mobilité.

 

0:00 présentation des 6 exercices

2:44 torsion douce vers l'arrière avec travail de souffle pour étirer et redonner de la mobilité

4:27 torsion et étirement buste-épaule, cou pour dénouer les tensions de toute la colonne

8:03 renforcement des muscles du bas du dos, des fessiers, indispensables pour éviter les lombalgies

10:00 renforcement de tous les muscles du dos et étirement des épaules

10:51 étirement et renforcement de toute la colonne vertébrale ; circulation de l'énergie

12:20 auto-massage doux du bas du dos

13:26 détente

 

N'hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires! Je vous souhaite une bonne pratique !

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23 août 2023 3 23 /08 /août /2023 07:40

Construite selon la philosophie des écoles tantriques

Très courte séance pour bien commencer la journée !

Elle est construite selon la philosophie des écoles tantriques, c'est à dire que l'on travaille sur la structure énergétique en lien avec le corps physique et mental.

Idéale le matin, par exemple, car elle défait les tensions et met en vibration sushumna, (le double énergétique de la colonne vertébrale)  muladhara ( çakra de la base qui puise l'énergie dans mulagni, c'est  dire dans le " feu" énergétique) et manipura, cakra situé vers la région du nombril, qui le diffuse ensuite  dans toute la structure énergétique. Après le divin uddyana-bandha, qui booste l'énergie quelques asanas (postures) pour dévérouiller le corps, mettre en vibration l'énergie; les mudra, pranayama et concentration clarifient et apaisent le mental tout en le libérant de ses tensions.

 

Pour des effets plus en profondeur, et donc plus durables, le temps de pratique de chaque technique peut être doublé ou triplé ce qui donne une séance d'une heure environ.

Voici le schéma qui respecte la façon de faire des écoles tantriques.

0:00 Prise de conscience du souffle

0:45 uddyana bandha pour réveiller l'énergie via manipura ; ce mudra est idéal le matin, on peut le faire seul 5 à 10 minutes par exemple.

2:10 Le roseau pour éveiller la colonne

3:51 Trikonasana pour engranger un maximum d'énergie et étirer tout le corps. Il met en vibration les points du feu que sont muladhara, manipura, la sushumna, les yeux.

5:49 Le chat en dynamique pour dénouer les tensions et faire circuler l'énergie éveillée dans les triangles.

7:01 Hasta drishti, mudra qui met de bonne humeur, réveille le regard, et à travers lui le mental de façon douce et joyeuse.

11:34 Nadishodana souffle purificateur et très apaisant qui circule dans les nadis.

16:46 Concentration sur le souffle pour préparer son mental. HamSa est le mantra naturel du souffle.

 

Je vous souhaite une bonne pratique!

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4 juillet 2023 2 04 /07 /juillet /2023 14:32

 

 

J’ai lu avec grand intérêt le livre de Rekka Tandom, Odissi as yoga.  J’en résume ici les premiers chapitres, vraiment passionnants.

 Dans un autre article, je commenterai de mon point de vue de danseuse et pratiquante de yoga sa vision que je ne partage pas entièrement, même si je reconnais qu’elle est la première à essayer de poser des jalons pour replacer l’Odissi dans un cadre vraiment spirituel, ce qui au fond, n’est toujours pas le cas. Car elle écrit en préface de son livre : «  Explorer les principes du yoga dans la danse indienne et construire une pratique artistique tangible basée sur cette compréhension est le but de ce livre. »  Hors, il me semble qu’elle a une connaissance d'un certain type de yoga, qu'elle dit tantrique, mais son exposé du yoga reste un peu superficiel,  ce qui n’est pas le cas de la danse Odissi.

 

Les contradictions et les zones d’ombre.

 

La première chose à savoir, et qui est pour le moins surprenante est que l’Odissi est transmis comme un héritage ancien, alors que ce style a été complètement recréé au 20ème siècle en s’inspirant de diverses sources qui sont toutes éloignées de ce qu’a été cette danse de temple au 12ème siècle, lors de son apogée. 

La deuxième, que cet «  héritage » est transmis avec l’idée que s’écarter de cet enseignement fait perdre l’efficacité spirituelle, que seul le guru détient et peut donner.

 

Ce sont ces deux affirmations que Rekha développe et questionne dans ses premiers chapitres. Elle revient sur l’historique qu’elle résume ainsi :

 

Qu’est ce que l’Odissi aujourd’hui ?

 

Une construction synthétique d’un matériel culturel brut créé au milieu du 20ème siècle et qui contraste avec l’idée d’un produit fini  avec le sous-titre que c’est un héritage ancien qui doit être gardé aussi intact que possible. Le phénomène de transcendance à travers la pratique est livré tel quel sans explication.

 

 

Quelques mots sur ce que l’on sait de l’Odissi dans le passé :

 

Les temples ont été construits entre le 6ème et le 12ème siècle ; danse et temple sont inextricablement liés à partir du 7ème siècle :

  • Le culte de Jagannath est à son apogée à Puri au 12ème siècle ; il  s’incarne dans une forme humaine, sous l’aspect Krishna ; son grand amour est Radha et leur relation la lui permet une fusion avec le Soi. Tout cela est raconté dans la Gita Govinda écrite par Jayadeva
  • Ces poèmes sont évoqués en sculpture à travers les centaines d’alasyakanya qui sont des jeunes filles qui ornent les façades de temple dans des poses souvent langoureuses, et toujours extrêmement gracieuses.
  • Dès le 7ème siècle, on trouve dans les archives des temples les mentions des Maharis, servantes-danseuses-épouses de Jagannath ainsi qu’un rituel de danse pour ces Maharis ou devadasis. C’est au 7ème siècle, que le tantrisme[1] éclot au sein du courant dominant shivaïte.
  • Il est presque certain qu’à partir du 10ème siècle, la danse féminine dans ce contexte tantrique ; la danse est sans doute alors vécu comme un «  yoga » c'est-à-dire un moyen d’union ou est réalisée par des devadasis-yogini.   Rien ne le prouve cependant.
  • Shiva/Shakti, les deux pôles d’un tout,   au cœur du tantrisme au 10/ 11ème siècle, qui deviendra Jagannath,  Dieu tutélaire de l’Orissa, lequel s’incarnera dans une forme humaine en Krishna, sous-tendent cette danse féminine mais qui pourrait transcender le genre.
  • Il faut comprendre tout cela simplement comme des variations émanant d’un point unique qui se décline en différents aspects.
  • Au 12ème siècle, l’architecture des temples et leurs sculptures fleurissent dans toute  cette région. Un espace nouveau est créé au sein des temples, appelé Natya[2] mandapa, pour les prêtresses-danseuses. Il est réservé au culte à travers la danse. C’est là que sont sculptées des centaines d’alasyakanya qui serviront de base pour reconstruire la danse de ces temples après qu’elle ait été perdue.
  • Malheureusement, au 16ème siècle, les invasions musulmanes mettent un point final à ces rituels dansés ; la vie dans les temples s’arrête. Ils sont fermés, leurs occupants chassés.
  • Ils sembleraient qu’à partir de cette date, pour gagner leur vie, les Maharis dansent pour qui «  veut » mais peu à peu, leur réputation chute et elles sont progressivement assimilées à des courtisanes, ce qu’elles étaient peut-être occasionnellement pour gagner leur vie. La danse elle-même se perd et le lien avec le tantrisme.

 

 

Recréer un style de toute pièce : telle est l’odissi aujourd’hui

 

 

En 1947, la situation est tragique, car sous la gouvernance anglaise et son puritanisme, celles qui se nomment encore Maharis, souvent descendantes très très lointaines Maharis (quatre siècles ont passé) reçoivent l’enseignement de leur mère ; elles sont considérées comme des prostituées. 4 siècles ont passé qui ont peu à peu effacé toutes traces de ces rituels dansés, de ce lien puissant avec le divin, la racine sanskrit Di désignant la lumière, car son et lumière sont au cœur du tantrisme.

 

Mais heureusement, avec l’indépendance de l’Inde et grâce à l’appui d’artistes comme Rabindranath Tagore qui la défend avec vigueur, la danse va peu à peu reprendre une place digne et honorable en Inde, et même devenir une raison de fierté nationale. Mais qu’on ne s’y trompe pas : elle devra d’abord faire face à sa très mauvaise réputation, puis, quand le pas sera franchi, va être  recréée de toute pièce et n’aura plus grand-chose à voir avec ce qu’elle fut au 12ème siècle, l’âge d’or du tantrisme dans cette région. Même si certaines femmes se disaient encore descendante de Mahari, plus aucune d’elle ne dansaient dans les temples, ni ne recevaient une formation dans un cadre  sacré comme cela avait été le cas 8 siècles plus tôt.

 

Toujours est-il que la région nouvelle appelée Odisha en fera son fer de lance pour se construire une identité. Cela ne se fera pas tout seul, car les préjugés envers les danseuses considérées comme moins que rien, aura la vie dure. Au début, aucune «  jeune fille de bonne famille » n’est autorisée à prendre des cours. Mais peu à peu, après 1950, le changement est favorable pour «  ressusciter » la danse. Dans le même temps on découvre que les Maharis étaient les épouses de Jagannath, mais la danse est perdue ; l’Odisha voit dans la restauration de la danse l’occasion d’affirmer sa singularité régionale. Jagannath en devient le symbole comme Nataraja l’est pour le baratha natyam (qui a vécu la même chose)

 

Cependant,  la danse va renaître non pas dans les temples, mais au théâtre. C’est un fait à noter important.  C’est à ce moment que la danse va prendre le nom d’Odissi ;  en 1953, à Cuttack,   Priyambada Mohanty présente une pièce de quelques minutes lors d’un festival et l’un des membres du jury, le docteur Charles Fabri, historien de l’art, la «  baptise » Odissi

 

 

Jayantika et les pionniers de l’Odissi

 

 

Se forme alors un groupe de recherche, en 1957, appelé le Jayantika et composé de ceux qui seront les pionniers de la reconstruction (ou plutôt recréation) de l’Odissi : parmi eux : Pankaj Charan Das, Kelucharan Mohapatra,  Deb Prasad Das, Mayadhar Rauth.

 

Ils vont abondamment puiser dans la tradition des gotipuas[3], jeunes garçons élevés comme des danseuses dont les chorégraphies «  régionales » sont assez acrobatiques ; c’est là qu’ils puisent le matériel rythmique, mélodique, chanté ; ils s’inspirent aussi de ce que la baratha-natyam a construit ;  les sculptures sont examinées soigneusement et toutes leurs postures et gestes sont répertoriées. Les traités théâtraux seront aussi examinés à la loupe tel le natya sastra du légendaire Barathi (qui donnera son nom à l’Inde). On s’inspire de Jayadeva et de ses poèmes pour construire des abhinayas. La danseuse Sanjukta Panigrahi sera une collaboratrice très importante pour Kelucharan Mohapatra, même si son travail restera dans l’ombre du guru et pour cause, voir un peu plus loin. Malheureusement, très vite, les pionniers ne seront pas d’accord entre eux, et chacun finira par travailler dans son coin, plus ou moins amer et/ou fâché à vie.

 

Malgré tout, le répertoire va quand même surgir entre les années 1960 et 1970

 

En 1968, le Dr Vatsyayan souligne le fait que tous les styles de danse classiques partagent le principe fondamental qu’elles constituent des formes de sadhana[4]. Ses écrits vont avoir un grand retentissement et sont la cause de l’intérêt grandissant pour la danse indienne « classicisée » comme l’Odissi ou le baratha natyam, d’un point de vue philosophique.

 

Cette même idée va renforcer le statu du guru comme gardien de la connaissance. Il se met à bénéficier d’une inconditionnelle déférence et cela créé des hiérarchies pas toujours propices au but recherché à travers la danse. Ils se déclarent seuls gardiens de la connaissance, et leurs élèves, principalement des filles, sont à la fois leurs interprètes et leurs mécènes. Elles paient leur enseignement, leur permettant  ainsi de vivre et de mener leurs recherches.

 

Mais de là découlent deux problématiques : premièrement,  l’élève doit accepter tel quel l’enseignement sans jamais remettre en cause l’enseignement  ni le pouvoir «  spirituel » de son guru ; deuxièmement,  la danse enseignée est présentée comme étant ancestrale et authentique alors qu’elle n’a même pas une vingtaine d’années dans les années 1970. Jusqu’aux années 2000, plusieurs témoignages confirment l’abandon absolu au guru, sous prétexte de faire mourir son ego ; le souci, c’est que l’ego du guru, lui, était souvent bien actif !

 

Delà découlent plusieurs peurs, craintes, blocages cher les élèves/interprètes :

  • Celle d’être exclu et de perdre le lien avec le spirituel si on ose se séparer de son guru ou si on prend des cours avec un autre guru pour découvrir un autre enseignement, ce qui est – tacitement ou pas – interdit.
  • L’interdiction de modifier quoi que ce soit dans la pratique dansée ; tout est fait au millimètre, ce qui fait que tout le monde danse exactement la même chose de la même façon dans chaque école ou le  guru s’autoproclame guru.
  • L’impossibilité de créer un répertoire autre que celui que le guru transmet sous peine là aussi d’exclusion. Cette exclusion est terrifiante pour des élèves soumis, qui ont pleine confiance en leur guru et en sa manne spirituelle qui leur est alors retirée.

 

Rekha Tandom écrit : «  Ironiquement, l’hésitation et l’incapacité des danseurs qualifiés à travailler avec des visions différentes, indépendantes, reste directement proportionnelle à l’intensité de la relation guru-élève qui sous entend que son ego doit céder devant lui. Ce qui fait que tout le monde accepte de façon inconditionnelle la parole du guru. »

 

Dinanath Pathy, artiste indien à l’esprit avisé, quant à lui, écrit : «  La danse qu’ils créèrent ou fabriquèrent n’était pas authentiquement traditionnelle mais authentiquement contemporaine »

 

Une autre chose est aussi à souligner par rapport à la transmission de cet « héritage ancestral et authentique » : le guru, gardien jaloux du style, pouvait très bien à 20 ans d’écart, transmettre une chorégraphie dont le titre n’avait pas changé mais qui modifiée, remaniée, transformée, présentait  en un mot d’importants changements…

 

Enfin, il est bon de savoir que chaque école détermine ce qui est correct ou incorrect suivant ses propres critères puisque le groupe Jayantika n’a eu qu’une durée de vie très courte, quelques années seulement, avant que tout le monde se sépare pour travailler dans son coin, plus ou moins fâché, vexé, meurtri.

 Ce correct/incorrect n’est, d’ailleurs, jamais expliqué ou analysé par le guru : c’est comme ça, un point c’est tout. De même, toute discussion métaphysique est complètement absente des cours de danse…

 

Enfin, quant au lien avec le tantrisme, ce qui est certain c’est que pendant plus de quatre siècle, le tantrisme avait une telle mauvaise réputation en Inde qu’il fut progressivement délibérément ignoré (au moins en apparence car son enseignement continua dans le secret) ; on lui associait le sexe, ce qui faisait frissonner d’horreur l’Inde toute entière devenue, sous son double joug musulman et anglais, puritaine. 

La grande contradiction aujourd’hui est que tout le monde admet que l’Odissi recréé de toute pièce aujourd’hui est par nature spirituelle, tantrique, mais personne n’en apporte la moindre preuve.

Beaucoup pensent qu’il suffit d’être éveillé à soi-même (comment ? mystère !) pour que la danse se fasse à travers le danseur indépendamment de lui et soit la preuve de sa nature spirituelle. Encore sans doute une histoire de «  pleine conscience » tellement à la mode aujourd’hui, mais qui s’acquiert «  sans effort ». Pourtant,  l’une des triades tantriques est : Iccha Jnana Kryia : volonté, connaissance, action.

 

[1] Principe philosophique que cherche à unir conscience ( shiva) et énergie ( shakti)  pour fusionner dans le Soi – parashiva- en utilisant les différents corps ou koshas considérés comme temple grâce auquel l’alchimie peut se faire à travers des techniques qui utilisent le corps comme creuset et point de départ.

[2] Natya est un terme sanskrit qui désigne tout performance théâtrale, y compris la danse, et bien avant la création des théâtres puisque le natya sastra – traité de natya – attribué à Barratha

[3] On sait peu de choses sur l’historique des gotipuas, sans doute comme les onnagatas, hommes qui remplacent les actrices sur scène interdites à la même époque au Japon, deviennent-ils les dépositaires de la danse car les femmes n’en n’ont plus le droit. On a alors eu recours à de jeunes garçons aux traits féminins jusqu’à ce que la puberté leur fasse perdre leur aspect féminin

[4] En sanskrit sadhana साधन  signifie réalisation ; dans un contexte spirituel, il désigne l’engagement dans une voie mystique, quelle qu’elle soit,  par une pratique quotidienne, qui n’est pas nécessairement physique.

 

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13 juin 2023 2 13 /06 /juin /2023 09:37

 

Le titre peut paraître étrange, d’autant qu’il existe déjà une immense littérature sur le sujet ; mais nombreux sont les articles qui parlent d’un état de maladie qui permet de se lever et de faire du yoga. Et nombreux, parmi ces articles, sont ceux qui limitent le yoga au seul corps physique ou presque. 

 

Or, dans cet article, je voudrais parler d’un état de maladie temporaire, qui peut même être long, et qui empêche complètement de se lever ; dans lequel le corps doit renoncer à toute activité physique comme une pneumonie par exemple. Cela veut dire qu’il faut complètement changer sa pratique.

Cet article n’a d’autre but que de vous rendre créatif, tout en donnant du sens à ce que vous choisirez de faire si un jour, vous êtes dans l’incapacité de faire du yoga pendant 3 semaines, un mois, ou plus.

 

Si on ne peut plus pratiquer les asanas, qui,  comme expliqué  dans d’autres articles, ne se limitent pas au corps physique mais concernent l’ensemble des trois corps  physique, mental et énergétique, est-ce que cela à encore un sens de «  faire du yoga » ? La réponse est oui, sauf si votre yoga est purement physique et n’englobe pas les différents corps qui nous composent.

 

Comment cela ?

 

Je l’affirme, sans asanas, on peut continuer à faire du yoga autrement en attendant que le corps physique puisse de nouveau quitter le lit, se lever, et se mettre au moins en position assise.

 

Voici quelques idées pour prendre  des chemins de traverse qui vous permettront de garder le fil avec votre pratique. Il y a toujours la possibilité de faire allongé des mudras, du pranayama, de la concentration, du nidra.

 

« Faire du pranayama dans lit, allongé et fiévreux ? Mais c’est ridicule ! »

 

Nadishodana, on y revient toujours !

 

Le premier pranayama que l’on apprend quand on commence le yoga est nadishodana – de nadI  नदी  rivière, associé à शोधन  Śodhana, mot qui désigne une technique de purification. Sur le net, il est décliné à toutes les sauces. J’en rappelle la technique de base (conformément à  l’école de yoga à laquelle se rattache celui que je transmets)   dans un article.

 Ce pranayama se pratique «  traditionnellement »   sur 23 minutes, c'est-à-dire un  ghaṭikā घाटिका  qui étymologiquement désigne un pot à eau qui se remplit en à peu près 23 minutes ; c’est notre ancienne clepsydre.  Mais quand on débute, on y va         progressivement, jusqu’à adopter le rythme 1 4 2  pendant une dizaine de minutes : par exemple 4 temps d’inspir, 16 de rétentions, 8 d’expir, en laissant de la place pour une petite tenue à vide et à plein ; les temps – mAtrA en sanskrit मात्रा  - correspondent  grosso modo à 1,3/ 1,7 secondes. Ils sont propres à chacun. Avec de la patience et du temps,  la pratique s’allonge d’elle-même.

 

Il est préconisé quand on s’engage dans une   sādhana   सधन  - pratique spirituelle personnelle - d’accorder beaucoup de temps à cette pratique ; et les premières années, on recommande de la faire régulièrement,  même en dehors d’une pratique de yoga.

Par la suite, après quelques années de pratique,  il est bon de revenir régulièrement à cette technique,  sur une période courte ou longue ; par exemple, on pourra ne faire  que ce pranayama, (on met tout le reste de côté) mais au moins 1 heure à 1h30/2 heures  par jour,  en  plusieurs fois si nécessaire. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui assure l’équilibre des canaux ida et pingala et la bonne circulation du prana dans ces canaux. C’est vraiment l’outil indispensable, pour permettre à l’énergie de bien circuler.

 

C’est donc un pranayama à garder, vous l’aurez compris, celui qui purifie, fait circuler prana, et met en relation les trois corps ; Vous m’objecterez : «  ah oui, parce qu’en état malade, alité, on va faire 20 minutes de nadishodana ? Du délire !

 

- On va adapter

- Ahaha, je vous tiens, répondez-vous, narquois ;  vous avez toujours dit qu’il ne fallait pas adapter, que cela dénaturait les pratiques.

- Mais il y a des cas de forces majeures et il est temps de dire comment s’y prendre.

- Pas convaincu : ou on fait du yoga, ou on n ;en fait pas.

- En attendant de se rétablir, mieux vaut un peu que rien du tout, n’est ce pas ?

- Bon, on vous écoute mais, pour l’instant,  on n’est pas du tout convaincu !

 

Quelques idées

 

Dans le cadre de notre pratique dans la maladie, s’il est absolument impossible de s’asseoir, on se mettra en śavāsana  शवासन dans son lit.  Et, comme lorsque l’on pratique le nidra, on fera un petit rituel, en se reliant au divin, au cosmos, à ce qui compte pour soi ; on suit les souffles dans l’axe, en entendant Ham Sa,  on offre sa pratique, et on prend un temps pour se visualiser dans son espace de pratique, comme si le corps était sur son tapis de yoga. Il y a double visualisation, l’axe et soi ou le clone dans son espace de pratique.

 

Ensuite, par la seule concentration, on va pratiquer, sans boucher les narines, nadI  Śodhana, en installant si on le peut kechari et मूलबन्ध Mūla bandha ; il faut vraiment visualiser la structure énergique  et le prana qui circule dans les nadis. On fait au mieux.  5 minutes par ci, 5 minutes par là, suivant ce qu’il est possible de faire.  On essaie de garder un rythme, même très modeste ( 2 8 4 ) on le répète plusieurs fois dans la journée. Et surtout on visualise à fond les nadis Ida Pingala, la structure énergétique, le prana, la lumière, tout en entendant les mantras ( IAM RAM OM)

Si le corps peut se mettre en position semi-assise, bien calé sur les oreillers, on fera la même chose, et si on n’est capable de prendre la gestuelle, on n’hésite pas.

Dans le cas d’un nez complètement bouché, ou de gorge irritée, de toux, on se contentera de se visualiser en nidra faisant nadI  Śodhana , jusqu’à ce qu’il soit de nouveau possible de faire la technique décrite ci-dessus même très très modestement, il ne faut pas négliger le pouvoir de la visualisation associé à une forte concentration + l’écoute intérieure + se relier au Divin en soi et autour de soi.

 

Ensuite, on reste bien en śavāsana et on fera allongé une technique de concentration ; on a que l’embarras du choix : Hridaya adapté par exemple, en écoutant Ham Sa au fil du souffle, en visualisant le trajet des mantras ; le neti neti ; faire sonner intérieurement les bijas des cakras associés au souffle : le cakra tourne dans un sens à l’inspir, puis dans l’autre à l’expir et on monte de centre en centre ; c’est là qu’on peut être créatif.

 

Indépendamment de cette pratique, on peut aussi mettre en place au cours de la journée ou de la nuit si on se réveille, un processus de guérison via le nidra. Il existe de nombreuses techniques. On peut utiliser le clone, par exemple. Même si la guérison physique est longue à venir, ces techniques répétées sur quelques minutes tous les jours, et peut-être plusieurs fois par jour, vont avoir une incidence sur l’ensemble des trois corps ; quelque chose est activité, le malade ne «  subit » plus sa maladie. Il accompagne consciemment cet état. Il met en place quelque chose de lumineux qui le sort de sa condition de malade.

Ce ne sera pas ni miraculeux, ni rapide, ni rien. Mais en étant conscient, actif dans l’inaction (faire en laissant faire) en gardant le lien avec le cosmos ou son iṣṭa-devatā préféré, il continuera, modestement, sa pratique de yoga, et la saveur du monde lui parviendra et lui apportera beaucoup de paix.

 

Ces quelques idées vous permettront, je l'espère, de trouver comment faire pour ne pas arrêter votre pratique si un jour vous êtes malade pour un long moment.

 

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 En complément :

Nadishodana en version de base

Yoga nidra .

 

 

 

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29 janvier 2023 7 29 /01 /janvier /2023 09:00

Uttitah : Etirement vers le haut

Dhanura : arc

 Si cette posture ne présente aucune contre-indication physiologique, il faut toutefois veiller à bien garder son bassin dans l'axe, parallèle au sol,   à ne pas tirer sur le cou, bien le détendre, et garder ses mains à l'aplomb des épaules pour la première version et bien aligner ses genoux et ses mains.

Pendant la posture ( voir la vidéo pour les explications) il faut sentir une poussée vers le haut, mais sans crispation : une légère tension, oui, mais pas plus

Cette posture :

  1. tonifie la colonne, fortifie la musculature
  2. Stimule les reins et les surrénales
  3. Débloque la respiration physiologique et toute la zone du plexus.
  4. Elle détend et redonne de l'élasticité au diaphragme.
  5. elle rééquilibre Ida et Pingala
  6. Les roues d'énergie sont stimulées, surtout le cakra manipura, ce qui apaise le mental.

 

  • Pour les souffles : soit allongement du souffle, soit bhastrika, soit rythme 1 4 2
  • Yeux ouverts, langue en kechari, mulabandha
  • Durée : on commence par 30/40 secondes jusqu'à 2/3 minutes par côté
  • Mantra : ram ksham ; ou om ram
  • Place dans une pratique : au milieu de la séance.

 

En principe, la posture ne présente pas de difficulté, sauf si vous avez du mal à cambrer le dos. Dans ce cas, vous pouvez utiliser un petit lien pour attraper le pied, sans tirer dessus, juste pouvoir sentir une légère poussée vers le haut en attendant que   le dos s'assouplisse et vous faites votre travail sur le souffle que vous visualiserez dans l'axe.

 

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