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Art Et Yoga

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Bienvenue sur Art et yoga, blog de Valérie Beck,  complémentaire  du site www.art-et-yoga.fr. Vous trouverez dans ces pages de quoi organiser vos séances, découvrir des techniques de yoga, trouver des renseignements sur nos cours par correspondance, et de nombreux autres articles. Diplômée en yoga, yoga nidra, yoga thérapeutique, je suis des études de sanskrit. Pourquoi art et yoga? Parce qu'en parallèle je suis musicienne et danseuse. En Inde, les arts et le yoga permettent d'atteindre Moksha, but ultime de l'art et du yoga!

 

 

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 09:32
Qu'est-ce que le pranayama? Comprendre son rôle dans le yoga.

 

 L’individu est composé de plusieurs  koshas कोश qu’on traduit par corps pour plus de facilité.  Les trois principaux sur lesquels on «  travaille » en yoga et qui sont imbriqués sont les corps    physique, énergétique et mental. Le  pranayama est le lien entre les différentes structures ou corps. Etymologiquement, le mot pranayama प्राणायाम avec des A longs se décompose en Prana, प्राण principe vital par essence, que l’on trouve dans absolument tout, y compris les végétaux, et Yama याम terme qui désigne le contrôle ou le refrènement, la maîtrise.  Le pranayama consiste en la maîtrise du souffle pour faire passer celui-ci du plan grossier, l’air qu’on respire sans y penser, à l’activation d’un souffle plus subtil gorgé de prana, principe énergétique vital, jusqu’à ce que le souffle lui-même se suspende et s’arrête ?  Impossible direz-vous ? Non pas.

Cette suspension de souffle maîtrisée se produit si le corps  devenu comme de pierre, comme une jarre, a disparu, si le mental ne produit plus de pensée, quelque chose à l’intérieur s’est ouvert, le vide est là.

Comme les trois structures sont intimement liées, si l’on agit sur l’une on agit sur l’autre : et les yogis sont des gens pratiques : il est plus facile de travail le souffle que le reste.

 

  Mais commençons par le début

On  sait bien que tant qu’on est en vie tant qu’on respire, c’est la base même de la vie. Suivant l’état émotionnel, le souffle n’est pas le même. A chaque attitude physique correspond un souffle  (si on court, si on dort, si on est au repos, le souffle change). Si vous êtes très concentré sur une tache, votre souffle peut naturellement se suspendre de lui-même quelques instants ou bien se ralentir. Le souffle est puissamment en relation avec les processus mentaux qui tout au long de la journée fluctuent énormément, ce qui entraine également des fluctuations au niveau des énergies qui parcourent les autres corps.

L’expression en «  avoir le souffle coupé » montre bien qu’un choc émotionnel violent a une incidence puissante sur le souffle, et c’est vrai pour absolument tout ce qui se passe ; bien sûr à des degrés différents, parfois imperceptibles, qui passent inaperçus, mais les énergies se mettent à circuler moins bien, et le souffle se bloque peu à peu. Comme les trois corps sont en étroite relation  grâce aux cakras et aux adharas, ce qui arrive à l’un se transmet aux deux autres et c’est vrai dans les deux sens. Les trois corps échangent en permanence des informations.  Si le prana est activité, si le souffle énergétique est actif, alors le mental est stable.

Ce souffle grossier comporte une part de souffle énergétique, de prana, et si celui-ci est activité consciemment, cela permet d’emplir la structure énergétique qui s’étend environ deux mètres autour l’individu de ses propres énergies. Ainsi,  les énergies extérieures  ne viendront plus la parasiter.  Ce peut être des gens, des lieux, des pensées…

Le premier rôle du pranayama est donc dans un premier temps de remplir la structure énergétique, de la purifier, de défaire les nœuds et les blocages au fur et à mesure des trois corps.

C’est la raison pour laquelle le hatha yoga insiste sur un premier pranayama d’une importance extrême, nadishodana, नदी  +शोधन  ( rivière- purification) qui purifie les nadis lunaires et solaires de la structure énergétique qui réactivent sans cesse la dualité de l’être humain.

 

  Le deuxième point capital du pranayama est la stabilité du mental. Je présente souvent l’espace mental    comme le Cérébro du professeur Xavier : il faut imaginer un réservoir commun aux 7 milliards d’individus sur Terre tous influencés par les mêmes choses véhiculées par l’éducation, la culture,  les médias, les modes de pensées, et les  quelques 2 milliards d’années de présence de l’homme sur celle-ci. Cet espace mental est régi par le temps, et celui-ci est calé sur la seconde  qui conditionne la structure du temps.

Grâce au pranayama, il est possible de s’extraire  du mental collectif   en d’harmonisant son propre souffle sur le souffle cosmique, le Svara,  स्वर  l’individu découvre son propre rythme. Si le mental  ne vibre plus par rapport à cette mesure qu’est la seconde, il ne vibre plus comme le mental collectif et l’individu trouve sa propre liberté intérieure en  même temps, qu’une grande  stabilité   mentale, car il n’est plus soumis aux fluctuations générées par les émotions qui influent sur le souffle physiologique grossier.

Le pranayama ramène aussi à l’intérieur de soi et   l’individu réalise alors que c’est lui qui donne son sens au monde et non pas le monde qui façonne sa pensée,  car si son mental n’est plus soumis aux dictats du collectifs, il comprendra vite que le monde est chargé des contenus qu’il projette sur lui. Les neurosciences en sont arrivées à la même conclusion assez récemment.

Au début, quand on travaille le pranayama, il  contient 80 pour cent d’air, puis au fil du travail et des ans, le souffle se subtilise et active peu à peu le souffle subtil, le prana.. Cela assure une meilleure stabilité à tous points de vu

 

Enfin, comme pour l’eau sur la terre, qui circule en boucle depuis des millions d’années, l’air est bien toujours le même et a déjà été respiré des milliers de fois ; cela veut dire que des millions de créatures ont déjà respiré cet air avant nous, qu’il est chargé de leurs énergies, de leurs mémoires.  Éveiller son souffle subtil, c’est s’extraire du collectif qui, mémorisé d’une certaine façon dans cet air,  impose, à travers lui,  une façon d’être, de penser, de réagir. Cela permet donc de se couper de façons d’être, de penser, d’agir collectives, sans même que l’individu n’ait la capacité de s’en rendre compte ; peu à peu, il investit pleinement tout son être, sans plus que l’extérieur ne vienne lui imposer ce qu’il doit penser, aimer, regarder, acheter, etc..

Si vous avez des doutes, sachez que des tests récents ont été faits dans des salles de cinéma qui diffusaient un certain type de film et qu’il a été constaté que l’air respiré non seulement se chargeait des émotions des spectateurs, mais qu’en plus cela avait une influence sur l’ensemble des personnes de  la même salle ; c'est-à-dire si un spectateur très sensible regarde un film d’horreur et est terrifié, par son souffle, il contaminera en quelque sorte ses voisins. 

 

L’extérieur désigne non seulement les individus, mais aussi les lieux, le temps qu’il fait, tout ce qui peut influencer de l’extérieur un être humain. Car tout a une interaction avec le souffle qui lui-même modifie et influence les corps physiques et mentaux.

 

 En résumé, si le souffle est instable, ou si vous préférez irrégulier, il est difficile de garder une stabilité intérieure; si l’être humain était un navire, le souffle serait la mer,  et vous voyez donc ce qui se passe si la mer change sans cesse ; sauf si le capitaine sait parfaitement diriger son bateau. D’où l’un des rôles du pranayama : par les techniques de yoga, le souffle énergétique est éveillé, ce qui stabilise le souffle tout court ; ainsi tout l’individu qui acquiert cette stabilité. L’individu gagne en harmonie.

 

Vous pouvez d’ailleurs vous amuser à observer dans la journée l’état de votre souffle et votre état intérieur personnel. Pensez aussi régulièrement à ramener un souffle calme, ample et lent, par exemple, s’il est un peu haché et rapide plusieurs fois dans la journée sur une minute ou deux ; mais c’est le travail régulier du pranayama qui assurera vraiment cette stabilité.

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