A quoi voit-on que kundalini s’éveille (un peu ?) ? Sept petits points de repère tout simples. Sept petits cailloux lumineux pour éclairer sa route...
Kundalini, le mythique serpent des profondeurs, endormi dans le cakra de la base chez tout être humain, s’il s’éveille un jour, ce qui n’a en principe aucune chance d’arriver chez la plupart des milliards des individus qui peuplent cette Terre, transcende précisément cet individu ; la plupart des textes ou des écrits que l’on trouve sur cet éveil mettent l’accent soit sur les désordres que cet éveil ou montée apporte s'il était pas ou mal préparé ( les éveils spontanés sont TOUJOURS partiels) soit sur les pouvoirs extraordinaires que cet éveil donne : vision, capacité à se faire minuscule, ubiquité, pouvoirs en tous genres ( style super héros), etc.
Contrairement à la littérature qui fleurit abondamment avec les pouvoirs des supers héros, les voyages dans l’astral, et autres choses qu’on lit de puis le mouvement de la théosophie, cet article se veut volontairement tout simple et parle de l’éveil partiel de Kundalini.
La plupart du temps, Kundalini s’éveille sous la guidance d’un maître lui-même éveillé, soit directement, soit à travers des pratiques de yoga, sous la guidance de ce maître. Quand elle s’éveille, on peut dire qu’elle détruit tous les contenus personnels, individuels pour fondre l’individu au tout, qui cependant reste un individu incarné. Mais le Je "Aham", est devenu TOUT "Maha". (grand en sanskrit)
MAIS ce qui est rarement dit ou expliqué, c’est que dans une démarche authentique de yoga ou/et une vie mystique profonde et sincère, la belle endormie va forcément ouvrir un œil et que cela change tout. Qu’est-ce qui alors indique que la demoiselle commence à s’extirper de ses profondeurs et apporte à l’individu ce petit plus, oh, bien modeste, puisqu’il ne s’agit pour donner un ordre d’idée que de 4 ou 5 % de ce potentiel enfermé en elle, qui va littéralement enchanter sa vie ?
Voici une liste d’éléments ; car au-delà des pouvoirs que Kundalini apporte, c’est surtout sa douceur, sa paix, que les grands éveillés ont évoquées, tel Maharshi.
1) L’être est de plus en plus sensible à la beauté ; je devrais écrire RASA, qui en sanskrit est la saveur esthétique ; cela peut-être à travers l’art, la nature, la beauté d’une ville, d'un bâtiment, d'un objet, d'un petit rien, d'un reflet, d'un mouvement, autrement dit à travers tout ce qui vient directement toucher le cœur et cloue le bec au mental ; Rasa ne s’analyse pas, il se vit en direct. Le sens esthétique qui se raffine, qui devient de plus en plus profond est l’un des grands signes ; l’individu va s’arrêter dans la rue pour regarder un immeuble, un arbre ; il est attentif au changement de lumière ; il peut rester des heures dans la contemplation pure d’un paysage… il ne craint plus de perdre son temps ; il le perd sans s’en inquiéter, car il sait qu’il ne s’écoule pas… la liste n’est pas exhaustive, bien sûr.
2) Le besoin de consommer diminue. Attention, ça n'est pas par désir d'écologie, par sans moral, ou autre! Que nenni! Cela se fait naturellement car l’individu tout occupé à redécouvrir un monde neuf qui éclot tout pareillement en lui et hors de lui, éprouve de la sorte moins le besoin de se « divertir » à l’extérieur, de consommer : spectacles, divertissements, voyages, soirées entre amis, vêtements, objets, biens matériels, possessions en tous genres, ce fameux « avoir plein nos armoires » de la Foule sentimentale de Souchon ; notez bien que l’individu ne se ferme nullement au monde, mais sa rumeur ne l’atteint plus de la même façon, parce qu'un monde nouveau s'est mis en place, simple mais tellement lumineux et nourrissant.
Par ailleurs, il a une attitude de retrait bienveillant ; il écoute la fureur ou la rumeur du monde, sans vouloir absolument y participer ; cela ne veut nullement dire qu’il est indifférent, qu'il s'est retiré dans son ermitage, non. L'explication est simple : la dualité ne le tiraillant plus d’un côté ou de l’autre, il est à présent enclin à observer les deux plateaux de la balance plutôt que de vouloir absolument que l’un des deux s’incline d’un côté ou de l’autre selon son désir.
3) Il est content pour rien ; ce n’est pas encore la félicité, la béatitude, Ananda, mais un avant-goût. La moindre petite chose l’émerveille, l’ enchante, le met en joie ; il retrouve un état d’enfance où tout est toujours neuf et merveilleux pour la première fois, où tout est en re-création perpétuelle, ou tout prend des formes de jeux, alors que dans son quotidien, absolument rien n’a changé.
4) Son intuition s'aiguise et est profonde et juste. Il sera plus à même de sentir, de ressentir, et de comprendre sans passer par le mental discursif ; cela apporte aussi beaucoup de paix, et toujours cet état de recul qui n’est pas de la passivité, car on peut toujours être actif dans le monde, en faire partie, mais plus de la même façon ; de la sorte, il est bienveillant, car il sait que tout est égal, et il sait aussi qu’au-delà du Je, guidé par le mental, les contenus personnels des cakras, il brille en Hrdaya une petite part de l’âme cosmique universelle.
Il commencera à percevoir une autre dimension sous le monde « réel », peut-être percevra-il les auras, les énergies, le monde invisible, mais sans tomber dans le côté « sensationnel » de la chose, car il verra tout cela comme faisant un tout et non comme des éléments exceptionnels, ou extraordinaires. C’est comme si après avoir vu le monde à travers des lunettes déformantes, on les lui retirait…
5) Cet individu la plupart du temps sera en paix avec lui-même et le monde, il ne cherchera plus à être "quelqu’un" ni "personne", ces deux mots ne signifiant plus rien pour lui. Conscient d’être de passage, il cherchera à accroître en lui la lumière qu’il devine y briller, et consacrera du temps à augmenter celle-ci. Suivant l’appel de la mystérieuse, il s’engagera ou non dans cette voie d’une manière totale, en sachant que tout est là, qu’il faut être prêt, que la grâce peut le toucher à chaque instant, et que dans ce cas, c’est tout son être profond qui sera transfiguré. Il est donc prêt à mourir à lui-même.
6) Il est plein d'empathie pour tout et tous, sans que pour autant ses émotions ne le dirigent. C'est un point important, cette forme d'amour universel, d'amour pour tous, d'empathie, mais sans vouloir " aider", " changer", "modifier". Il voit en tous le reflet du divin, sachant que sous les personnages incarnés, il y a l'âme commune qui vibre.
7) Enfin, son mysticisme s'éveille. Il ressent un appel, un union ou un désir d'union avec le Divin ( DI, c'est briller en sanskrit, d'où vient l'idée de radieux, dieu, et de lumière). Il peut même être touché par la grâce.