Quelques idées reçues à démonter….
La première chose à démonter est cette notion de pleine conscience comme étant de la méditation. La mode actuelle serine à travers des ouvrages, des magazines, qu'il faut apprendre à faire les choses « en pleine conscience », mais vous remarquerez bien que personne ne songe à vraiment définir ce qu’est la conscience, tout simplement parce que dès le départ on sous-entend que tout le monde est d’accord sur son sens, que cela va de soi. La conscience, quand même ! Chacun sait ce que c’est, non ?!!! Et bien non ! La formulation juste pour ces techniques serait celle-ci : apprendre à faire les choses en se concentrant sur une seule chose à la fois et avec le maximum de sensations sensorielles. Cela est correct. La conscience est loin de cette définition. C’est l’être qui brille quand il s’est réalisé, et cela est impossible si l’on fait quelque chose en étant relié à notre monde sensuel… à moins d’être un bouddha ou un Maharshi et encore. Conscience, dans ces techniques, renvoie à l’idée qu’on sait ce qu’on fait et que tous les sens coopèrent… vous avez tous, dans vos vies, conduit sans faire attention à la route tant vous la connaissez, marcher dans la rue plongés dans vos pensées, avaler un repas entier sans remarquer son goût, entendu quelqu’un sans l’écouter. Regardez sans voir vraiment, etc.
Il s'agit donc de réapprendre à se concentrer, « sur l’instant présent » - notez bien que l’instant ne peut être que présent, mais que nous, nous pouvons nous absenter de lui. Et pour cela, ce sont les cinq sens, portes ouvertes sur le monde extérieur, qui sont hautement sollicités. On est donc à l'opposé de la méditation qui permet aux pratiquants de se retirer en lui-même, loin de ce monde sensoriel.
Pourquoi une telle confusion alors?
Tout simplement parce qu’à l’origine ces techniques ont été mises au point pour des patients souffrant de lourdes pathologies tels que des troubles mentaux ou comportementaux. Le but était de les réinscrire dans le temps, dans la matière, dans la perception d’un corps physique concret pour atténuer un peu leurs souffrances. Et puis cela a été récupéré pour les entreprises pour des gens stressés, en mal-être, et de fil en aiguille… etc, etc.
C'est donc dire que ces techniques de « pleine conscience » sont complètement à l’opposé du Sat- Chit- Ananda - être conscience félicité - qui brille quand le monde des sens s’est replié en soi - Pratyahara - et que le Soi inonde et recouvre complètement l’individu au point que de celui-ci il ne reste rien sur le plan de l’identité : en tant qu'individu il a " disparu", il ne reste que la conscience lumineuse, l’état d’être, rien d’autre, uni au Tout.
Lorsque la conscience s’allume réellement, le reste s’éteint, cela veut dire que si la conscience brille, il ne reste qu’elle et l’être, indissociables. Loin du monde des sens, loin du faire.
Quant à "être en pleine conscience", c’est juste un pléonasme. Il est donc impossible de « faire en pleine conscience », car vu sous cet angle, soit l’on fait, soit l’on est. Faire en étant concentré serait la bonne formule, mais sans doute moins vendeur que « faire en pleine conscience » qui semble promettre de merveilleux paradis... ceux qui méditent savent pourtant que même en méditation, le capharnaüm intérieur du mental est parfois tel qu’il est difficile certains jours de le calmer puis d’allumer la conscience.
Ces techniques « new age » ne sont pas à « jeter » pour autant, car tout chemin est bon à prendre… Et qui sait où il conduira. Mais il faut juste se rappeler qu’il y a une déformation du mot conscience, tel qu’utilisé dans les philosophies orientales auxquelles on a emprunté des techniques en les « adaptant ». (Ou en les déformant, suivant votre degré de tolérance !)
La deuxième chose qui traîne aussi pas mal un peu partout – ouvrages, net, conférences, etc. - en ce moment un peu partout, c’est que chacun est déjà réalisé et qu’il n’y a donc absolument rien à faire ! Certes, nous sommes tous des êtres de lumière recouverts, du fait même de notre incarnation, par une multitude de couches qui cachent, voire qui obscurcissent la lumière qui brille en nous et qui nous baigne tous de la même manière ; alors bien sûr, certains éveillés ont un accès direct à cette lumière et cela en permanence, mais ils ne sont qu’une poignée. Mais pour tous les autres – en gros le reste de l’humanité- il faut retirer les couches pour faire jaillir la lumière et toutes les techniques qui le permettent sont bonnes à prendre. Yoga, Zen, prière, méditation… à moins que la grâce n’intervienne d’elle-même, mais complètement.
En résumé, on peut donc écrire que :
1) Oui, nous sommes la lumière recouvert par des couches plus ou moins denses, suivant les individus.
2) Il est parfois difficile de la percevoir en soi même, et nombreux sont ceux qui la recherche à l'extérieur. ( Guru, maître, dieux divers et variés, etc) Cette lumière est pourtant bien là dans chacun. Tant que l’individu est empêtré dans ses couches qui le ligotent plus ou moins, parfois au point de ne plus s’y retrouver, des techniques comme le yoga, le zen, la prière, la méditation, ou tout autre méthode spirituelle, sont de bons outils pour se connecter à cette lumière intérieure. Le chemin qui s’éclaire peu à peu prend alors une saveur unique, et il n’est plus possible de revenir en arrière. Et c'est là que le premier pas vers l'éveil commence...