Parmi les nombreuses questions que je reçois souvent parmi celles que me posent ceux qui désirent devenir professeurs de yoga, revient celle-ci :
"Pourquoi une formation en quatre ans quand d'autres sites ou écoles proposent une formation de yoga sur un temps souvent (bien ) plus court qui varie de quelques week-ends ou quelques centaines d'heures à 6 mois ou un an grand maximum ? "
A ceux-ci, il est facile d'expliquer que l'on ne devient pas professeur des écoles ou des lycées en 6 mois, ni même en deux cent heures ! Pas plus qu'on ne devient professeur de piano ou de danse en un an ou deux ou en quelques week-ends.
Pour enseigner, il faut déjà maîtriser la discipline, vous en conviendrez. Et ensuite, apprendre à transmettre, car la pédagogie s'apprend.
Le yoga demande beaucoup de temps : dans son quotidien, pour sa pratique personnelle, - au moins une à deux heures chaque jour - et un temps d'imprégnation qui ne peut pas être inférieur à quelques années : c'est le temps non seulement pour apprendre les postures, maîtriser (un peu) les souffles, apprendre véritablement à « méditer », mais aussi celui pour s'immerger dans les textes traditionnels, les ingérer puis les digérer, pour pouvoir s'y référer naturellement.
Le yoga s'enseigne, mais c'est avant tout par un apprentissage personnel long et solitaire que le chemin se fera ; notre monde occidental oublie malheureusement la valeur que l'on doit accorder au temps : c'est l'un des premiers enseignements du yoga : comprendre que le temps ne respectera pas ce qui se fera sans lui.
S'il n'était question que d'apprendre une trentaine de postures et deux souffles, une dizaine de week-end pourrait suffire et il est rare que l'on trouve davantage dans les formations courtes.
Mais le monde du yoga est vaste, et il faut être capable non seulement de le découvrir, de le faire (un peu) sien, avant de pouvoir transmettre quoi que ce soit.
Car transmettre, c'est donner, et pour donner, encore faut-il avoir matière à le faire, et surtout, savoir définir ce que l'on veut transmettre et pourquoi, tout en laissant suffisamment de liberté pour que l'élève puisse ensuite faire sa route, seul.
Pour clore sur ce chapitre, je désire revenir sur la méditation : méditer n’est pas s'asseoir et observer les pensées qui défilent ; cela, c’est juste une technique « dans l’air du temps » pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent consacrer une ou deux heures par jour à s'intérioriser pour découvrir une dimension bien plus vaste qu'eux mêmes. Sans doute fait-elle déjà du bien : s'asseoir, ne rien faire, c'est déjà un premier pas qui peut apporter du " bien être".
Mais méditer, ce n'est pas chercher du "bien-être" : c’est prendre conscience que le monde extérieur peut s'ouvrir sur quelque chose de tout à fait inconnu, faire taire la petite voix discursive qui nous accompagne sans cesse, ce mental bavard qui a un avis sur tout, et entrer dans un silence profond et ouvrir et un vide total qui s’ouvre sur un espace intérieur infini. Et quatre ans suffisent à peine pour effleurer ceci…
En effet, une fois la formation terminée, c’est là que tout commence vraiment !
En savoir plus : http://www.art-et-yoga.fr/formation-professeur-de-yoga/